Zaouli_s°3
NUMÉRO SPÉCIAL
Dans le cadre des activités du Laboratoire Dynamique des Langues et Discours en abrégé (LADYLAD), un colloque international s’est tenu les 03 et 04 octobre 2024 à l’Université Félix Houphouët-Boigny sur le thème ainsi libellé : « les catégories syntaxiques et lexicales ‘’dites marginales’’ à l’épreuve de la description, de l’écriture et de l’enseignement-apprentissage ». Cette rencontre scientifique qui a réuni des enseignants-chercheurs, chercheurs et étudiants de Côte d’Ivoire et d’autres pays, a donné l’occasion de requestionner des notions propres au système interne de la langue aux fins d’actualiser les connaissances et ouvrir de nouvelles perspectives de réflexion. Le déroulement de ces assises scientifiques a débuté par une cérémonie d’ouverture, suivis des travaux en ateliers dont rend compte le présent rapport de synthèse.
1. La cérémonie d’ouverture: rehaussée par la présence des autorités académiques, elle a été marquée par deux grands moments : les allocutions et la conférence inaugurale. C’est au président du comité d’organisation, Prof N’DRÉ Damanan, qu’est revenue en premier la parole pour ouvrir la série des allocutions. Il a souhaité, au nom du comité d’organisation, la cordiale bienvenue aux officiels, ainsi qu’aux participants venus d’horizons divers, puis a rappelé l’objectif du colloque, à savoir contribuer à renforcer les capacités des collègues et des étudiants en matière de recherche et de communication scientifique. Prenant la parole, à la suite du PCO, le Directeur du LADYLAD, Prof KRA Kouakou Enoc a d’abord satisfait aux salutations protocolaires et avant de souhaiter, lui-aussi, la bienvenue aux participants à cette 6è édition du colloque international de Kodjoboué. Il a présenté la structure dont il a la charge et a saisi l’occasion pour remercier les autorités de l’Université ainsi que le comité d’organisation pour l’engagement toujours renouvelé des uns et des autres dans l’organisation de ce colloque, devenu une tradition annuelle. Le Directeur du LADYLAD a terminé son propos en souhaitant plein de succès à cette 6è édition du colloque.
Pour sa part, Monsieur le Doyen de l’UFR Langues, Littératures et Civilisations, Prof Adama Coulibaly, représentant le Président de l’Université Félix Houphouët-Boigny, a respectivement exprimé ses remerciements au Directeur de l’Institut de Linguistique Appliquée, au Chef de Département des sciences du langage, ainsi qu’au comité d’organisation. Il a présenté les excuses du Président l’Université, actuellement en mission hors du territoire national, avant de souhaiter la bienvenue à l’ensemble des panélistes. Pour lui, les présentes assisses s’inscrivent dans la continuité du précédent colloque et souligne que le thème est digne d’intérêt. Un thème qui pose la question de l’identité des catégories marginales secondaires parmi les catégories lexicales considérées comme essentielles dans un discours. Au nom Président de l’Université Félix Houphouët-Boigny, Professeur Adama Coulibaly a déclaré ouvert le 6ème colloque international de Kodjoboué.
L’autre point important de la cérémonie d’ouverture a été la conférence inaugurale prononcée par Dr (MC) BOSSON BRA Djérédou, sur le sujet : « L’écriture n’zassa avec des catégories syntaxiques et lexicales marginales : quels enjeux ? » La conférencière part du postulat selon lequel les écrivains africains sont pour la plupart en situation de bilinguisme. Raison pour laquelle on retrouve généralement dans leurs écrits des expressions de leurs langues maternelles, ou même des argots de région. Selon elle, ce mélange du français et des langues africaines qui est le reflet de la société africaine en situation de bilinguisme, est qualifié de discours n’zassa dans nos écrits. La conférencière a ainsi dépeint la réalité du français africanisé et a montré son impact sur l’écriture de quelques auteurs africains dont Ahmadou Kourouma et Jean Marie Adiaffi. Pour elle, cette écriture « NZASSA », marquée par l’usage abondant des catégories syntaxiques et lexicales marginales, a des enjeux : identitaire, philosophique et culturelle.
2.Déroulement des travaux: les différents échanges se sont succédés en ateliers suivant trois principaux axes : description des catégories syntaxiques et lexicales dites marginales ; l’écriture des catégories syntaxiques et lexicales dites marginales ; l’enseignement et l’apprentissage par les catégories syntaxiques et lexicales dites marginales. Les travaux autour de ces champs de réflexion ont abouti à la présentation de 41 communications. Concrètement, les échanges portant sur la description linguistique ont enregistré 19 communications qui ont mis en lumière les aspects morphologique, syntaxique, morphosyntaxique, lexical et sémantique des catégories syntaxiques et lexicales dites marginales. L’on a pu ainsi redépouillé la structure, le contenu et la typologie de ces catégories grammaticales de second rang pour en cerner davantage le fonctionnement interne. Bien que dites marginales dans la grammaire traditionnelle, ces mots restent indispensables à l’expression de la pensée comme c’est le cas par exemple des onomatopées, des idéophones et interjections observés dans le champ de réflexion « Ecriture des catégories syntaxiques et lexicales dites marginales ». L’usage de ces mots à l’écrit comme à l’oral laissent, non seulement, comprendre le caractère subjectif, voire fantaisiste qu’ils recouvrent, mais aussi, leur facilité à rendre compte de faits socioculturels ou à être usités à des fins littéraires, notamment poétiques. Cet aspect des choses a été pris en compte par 15 communications.Les contributions allant dans le sens de l’enseignement-apprentissage ont interrogé l’enseignement des langues locales, surtout au cycle primaire. Dans la même perspective, les échanges ont aussi permis de comprendre l’apport des onomatopées et des interjections dans l’acte pédagogique notamment dans l’enseignement du français. 07 communications ont été enregistrées sous cet angle.
3.Recommandations: au terme des contributions et discussions sur le thème retenu pour ce colloque, le comité scientifique recommande : la prise en compte des catégories syntaxiques et lexicales dites marginales dans les discours formels afin que la population soit décomplexée dans l’usage de ces expressions non-formelles dans tous les contextes d’énonciation ; l’intégration des langues nationales dans l’enseignement-apprentissage en mettant en lumière ces unités linguistiques qui ont une valeur emphatique et qui renforcent la compréhension des apprenants;il encourage aussi les autorités compétentes à accorder une attention particulière aux langues locales en finançant les projets et travaux (dictionnaire, ouvrages didactique et pédagogique, etc.) portant sur ces catégories dites marginales.
Conclusion: Le 6ème colloque international de Kodjoboué a donné l’occasion d’assister à des contributions enrichissantes et fructueuses sur des aspects variés concernant les catégories syntaxiques et lexicales ‘’dites marginales’’. Ces assises scientifiques ont ainsi permis de discuter de nouveaux points de vue, de réviser ou d’affiner la généralisation de certaines formes ou occurrences, toute chose qui, manifestement, ouvre de nouvelles pistes de réflexion aux futurs projets ou travaux de recherche sur le système de la langue.
- Fait à Abidjan, le vendredi 04 octobre 2024.
- Le rapport général: N’goran Jacques KOUACOU
ZADI Esther Gisèle Epse GOUAMENE
Résumé : Les interjections expriment à l’état brut, un sentiment plus ou moins vif du locuteur. « C’est l’expression comme irrésistible d’une sensation ou d’un sentiment (tristesse, joie) ces mots-phrases (les interjections) équivalent à des phrases exclamatives. Les principaux mots-phrases de ce type sont : hélas, Bravo, Merde, » (M. Grevisse, P.1567). Les interjections sont donc chargées de véhiculer certaines émotions ou certains ressentiments dont le sujet parlant tente de transférer le vécu chez autrui. La syntaxe de la langue française est envahie par des formes linguistiques directes que sont les interjections utilisées par Adiaffi dans ses écrits. Il y a donc une insertion de mots issus des langues locales que sont l’Akan et le malinké dans le français utilisé par Adiaffi. Dans la majorité des cas, en littérature africaine et ivoirienne en particulier, cette insertion de mots se fait de façon didactique comme pour ajouter de nouveaux mots au français et préparer leur acceptation. Ces apports permettent aussi de donner un dynamisme à la langue littéraire, permettant ainsi d’inscrire le lecteur dans le contexte du récit mais aussi de traduire l’état affectif du locuteur.
Mots-clés : interjection, sentiments, émotions, affectivité, dynamisme.
INTERJECTIONS AND THE EXPRESSION OF AFFECTIVITY IN JEAN-MARIE ADIAFFI’S CARTE D’IDENTITE
Abstract : Interjections express in their raw state, a more or less vivid feeling of the speaker. « It is the expression as irresistible of a sensation or a feeling (sadness, joy) these phrase words (interjections) are equivalent to exclamatory sentences. The main phrase words of this type are: alas, Bravo, Merde, » (M. Grevisse, P.1567). Interjections are therefore responsible for conveying certain emotions or certain resentments whose experience the speaking subject tries to transfer to others. The syntax of the French language is invaded by direct linguistic forms that are the interjections used by Adiaffi in his writings. There is therefore an insertion of words from the local languages that are Akan and Malinke in the French used by Adiaffi. In most cases, in African and Ivorian literature in particular, this insertion of words is done in a didactic way as if to add new words to French and prepare their acceptance. These contributions also make it possible to give dynamism to the literary language, thus making it possible to place the reader in the context of the story but also to translate the emotional state of the speaker.
Keywords : interjection, feelings, emotions, affectivity, dynamism.
Lou Claudine DRI & Bakary SYLLA
Résumé : L’interjection est un mot invariable, isolé, constituant une phrase et exprime le plus souvent une réaction affective tel que « vas-y !», « eh bien ! », « là ! » (Herrera Rueda, Dieg. 2020). A l’instar de ces mots invariables isolés qui traduisent un sentiment, une émotion, un ordre, ou un état de pensée, ɟiba est une interjection fréquente et usuelle dans le parler gouro exprimant les fonctions suscitées. C’est un mot non onomatopéique, du fait de ses différents rôles qui pourrait permettre aux alphabétiseurs de créer un environnement propice à l’apprentissage. Cette étude vise à montrer l’importance de l’interjection ɟiba dans le processus d’alphabétisation des adultes. Elle a été guidée par la question suivante : comment les alphabétiseurs peuvent stimuler les apprenants en se servant de ɟiba? La réponse à cette question présente l’hypothèse générale selon laquelle l’apprentissage se fait sur la base des valeurs sociolinguistiques des apprenants, sources de stimulation de ses savoir-faire. Les informations ont été recueillies dans les marchés auprès des commerçantes gouro. Leurs profils d’âge, de niveau d’études et l’échantillonnage seront définis dans le chapitre relatif à la méthodologie de cette étude. Les résultats du terrain ont permis d’établir les différentes formes de ɟiba et leur signification respective qui facilitent l’acquisition des compétences en code écrit.
Mots-clés: le parler; locuteurs, alphabétisation, apprenant, interjection
THE INTERJECTION ɟIBA IN GOURO (SOUTHERN MANDE LANGUAGE OF COTE D’IVOIRE): A MOTIVATING FACTOR IN LITERACY
Abstract :An interjection is an invariable, isolated word that makes up a sentence and most often expresses an affective reaction, such as “vas-y!”, “eh bien!”, “là!” (Herrera Rueda, Dieg. 2020). Like these isolated invariable words that convey a feeling, an emotion, an order, or a state of thought, ɟiba is a frequent and customary interjection in Gouro speech expressing the functions elicited. It is a non-onomatopoeic word, due to its different roles, which could enable literacy teachers to create an environment conducive to learning. This study aims to show the importance of the ɟiba interjection in the adult literacy process. It was guided by the following question: how can literacy practitioners stimulate learners by using ɟiba? The answer to this question presents the general hypothesis that learning takes place on the basis of learners’ sociolinguistic values, sources of stimulation for its know-how. Information was collected from Gouro women traders in the markets. Their age and education profiles and the sampling will be defined in the methodology chapter of this study. The field results established the different forms of ɟiba and their respective meanings that facilitate the acquisition of written code skills.
Keywords: speech; speakers, literacy, learner, interjection
Dibauo Lydie TOURE
Résumé : L’analyse lexicale de la religion traditionnelle ou animisme se concentre sur l’étude des termes et concepts utilisés dans ces systèmes de croyances pour comprendre comment les sociétés expriment leurs idées religieuses. L’animisme, souvent associé à des religions traditionnelles, repose sur la croyance que des esprits ou des forces vitales habitent non seulement les êtres humains mais aussi les éléments naturels comme les arbres, les rochers et les rivières. Certains principaux aspects sont à considérer dans cette analyse lexicale. D’abord, la terminologie des esprits et des forces : L’animisme utilise des termes spécifiques pour décrire les esprits, les divinités, et les forces naturelles. Ces termes révèlent comment les croyants perçoivent et catégorisent les entités spirituelles. Par exemple, des mots peuvent différencier les esprits protecteurs des esprits malveillants ou les esprits ancestraux des esprits de la nature. Ensuite, les concepts de sacré et profane : L’analyse lexicale explore comment les termes désignant le sacré et le profane structurent la relation entre les êtres humains et les forces spirituelles. Cela inclut les rituels, les lieux sacrés et les objets ayant une signification religieuse. Aussi, les rituels et pratiques, les mots associés aux rituels, cérémonies, et pratiques quotidiennes sont essentiels pour comprendre comment les communautés vivent leur foi. Les termes utilisés pour décrire les rites de passage, les offrandes, et les sacrifices révèlent les valeurs et les croyances sous-jacentes. De même, le vocabulaire religieux reflète souvent l’identité culturelle et les traditions d’une communauté. L’analyse de ce langage peut offrir des aperçus sur l’organisation sociale, les hiérarchies, et les interactions entre les humains et le monde spirituel. Enfin, les changements dans le langage religieux peuvent indiquer des évolutions dans les croyances et les pratiques. L’influence des religions monothéistes ou des mouvements contemporains peut aussi modifier le lexique traditionnel. En somme, l’analyse lexicale de l’animisme aide à déchiffrer comment les termes et concepts utilisés dans ces systèmes de croyance révèlent les structures sociales, les pratiques, et les perceptions du monde spirituel dans les sociétés traditionnelles.
Mots-clés : Analyse, lexique, religion traditionnelle, animisme
ANALYSIS OF THE LEXICON OF TRADITIONAL RELIGION IN THE TAGBANA LANGUAGE
Abstract : The lexical analysis of traditional religion or animism focuses on studying the terms and concepts used in these belief systems to understand how societies express their religious ideas. Animism, often associated with traditional religions, is based on the belief that spirits or vital forces inhabit not only human beings but also natural elements such as trees, rocks, and rivers. Several key aspects should be considered in this lexical analysis: Firstly, the terminology of spirits and forces: Animism employs specific terms to describe spirits, deities, and natural forces. These terms reveal how believers perceive and categorize spiritual entities. For example, words may differentiate between protective spirits and malevolent spirits or between ancestral spirits and nature spirits. Next, the concepts of sacred and profane: Lexical analysis explores how terms denoting the sacred and the profane structure the relationship between humans and spiritual forces. This includes rituals, sacred places, and objects with religious significance. Also, rituals and practices: Words associated with rituals, ceremonies, and daily practices are essential for understanding how communities live their faith. Terms used to describe rites of passage, offerings, and sacrifices reveal the underlying values and beliefs. Similarly, religious vocabulary often reflects the cultural identity and traditions of a community. Analyzing this language can provide insights into social organization, hierarchies, and interactions between humans and the spiritual world. Finally, changes in religious language can indicate shifts in beliefs and practices. The influence of monotheistic religions or contemporary movements can also alter traditional lexicon. In summary, lexical analysis of animism helps to decipher how the terms and concepts used in these belief systems reveal social structures, practices, and perceptions of the spiritual world in traditional societies.
Keywords : Lexical Analysis, Traditional Religion, Animism
Tranan Rachel DJE & Amoikon Dyhie ASSANVO
Résumé : L’étude porte sur l’analyse du lexique agricole du gouro, une langue mandé sud parlée dans le centre-ouest de la Côte d’Ivoire, principalement autour de Bouaflé, Zuénoula, Sinfra, Oumé, et Vavoua, sur les rives du fleuve Bandama. À l’instar des autres langues ivoiriennes, le gouro possède un lexique riche, notamment dans le domaine agricole, avec des termes spécifiques pour désigner les éléments liés à l’agriculture. Les termes agricoles dans cette langue peuvent être formés à partir de noms, de verbes ou de prépositions. Cette étude linguistique, notamment morphologique, vise à identifier les règles de formation de ces termes. Elle met en lumière les structures morphologiques des lexèmes et les processus de composition utilisés. Ainsi, les structures morphologiques des noms en gouro incluent : CV, CVV, CCV, CVCV, CV-CVV, CVV-CV et CVCVCV. En outre, on observe une composition productive et une dérivation parasynthétique, ce qui témoigne de la richesse lexicale de la langue gouro.
Mots clés : gouro, mandé, morphologie, lexique-agricole.
ANALYSIS OF THE GOURO AGRICULTURAL LEXICON
Abstract : This study analyzes the agricultural lexicon of Gouro, a southern Mande language spoken in west-central Côte d’Ivoire, mainly around Bouaflé, Zuénoula, Sinfra, Oumé and Vavoua, on the banks of the Bandama River. Like other Ivorian languages, Gouro has a rich lexicon, particularly in the agricultural field, with specific terms for items related to farming. Agricultural terms in this language can be formed from nouns, verbs or prepositions. This linguistic study, focusing on morphology, aims to identify the rules governing the formation of these terms. It sheds light on the morphological structures of the lexemes and the compositional processes used. The morphological structures of nouns in Gouro include: CV, CVV, CCV, CVCV, CV-CVV, CVV-CV and CVCVCV. In addition, productive composition and parasynthetic derivation are observed, testifying to the lexical richness of the Gouro language.
Keywords: Gouro, Mande, morphology, agricultural lexicon
Moussa THIAW
Résumé : La grammaire classe les mots en plusieurs catégories. D’un auteur à un autre, la façon de nommer cette classification varie. Ainsi les termes suivants : catégories grammaticales, classes de mots, espèces de mots, parties du discours… sont utilisés pour ranger chaque mot de la langue dans une catégorie bien précise. Même si certaines d’entre elles- nous voulons parler des interjections et des onomatopées- acquièrent un statut qui leur accorde une place dans la grammaire, elles semblent négligées au vu des nombreux clichés dont elles sont souvent victimes et qui en font des « parties honteuses du discours ». La plupart du temps, elles sont tout simplement marginalisées. Alors, on leur accorde peu de crédit. Dans cette étude il s’agit de montrer ce qui fonde réellement cette marginalisation des interjections et des onomatopées ?
Mots-clés : catégories grammaticales, classification, onomatopées, interjections
ONOMATOPOEIA AND INTERJECTIONS: MORPHOSYNTACTIC APPROACH AND PLACE IN THE FRENCH CURRICULUM IN SENEGAL
Abstract: Grammar classifies words into several categories. The way these classifications are named can vary from one author to another. Terms such as grammatical categories, word classes, species of words, parts of speech… are used to categorize each word of the language into a specific group. Even though some of them—specifically interjections and onomatopoeia—have earned a status that grants them a place in grammar, they often seem neglected due to the many clichés they are subject to, which label them as « shameful parts of speech. » Most of the time, they are simply marginalized and receive little recognition. This study aims to examine what truly underlies the marginalization of interjections and onomatopoeia.
Keywords : grammatical categories, classification, onomatopoeia, interjections
N’fèli Job OUSSOU
Résumé : Dans le cadre de l’enseignement-apprentissage et plus précisément le secondaire général, nous constatons une rareté des onomatopées dans les différentes œuvres et textes étudiés au programme. Cependant, les interjections sont quasi présentes dans tout type de textes même si parfois leur analyse n’est pas vraiment mise en exergue dans les activités de lecture. Autrement dit, les interjections sont plus récurrentes dans les textes que les onomatopées au secondaire général. Fort de ce constat, plusieurs facteurs peuvent l’expliquer. Ce sont entre autres le fait que les sous-genres romanesques comme le conte, l’épopée sont rarement étudiés en tant que œuvres au programme à l’instar de Petit Bodiel de Amadou Hampâté Bâ et de Soundjata ou l’épopée mandingue de Djibril Tamsir Niane. Notons également les bandes dessinées qui ne figurent pas dans les programmes éducatifs en général parce que faisant partie de la paralittérature. Aussi, le fait que les onomatopées et interjections sont beaucoup plus utilisées dans le langage oral qu’écrit et peuvent être rangées dans les catégories des niveaux de langue familier, standard ou même relâché car suscitant très souvent le registre comique. Sur ce point, les programmes éducatifs exigent de l’enseignant un niveau de langue courant et parfois soutenu qui contraste avec les registres auxquels appartiennent les idéophones, onomatopées et interjections. Notons enfin le contexte dans lequel évolue l’apprenant qui est en perpétuel évolution et enclin parfois à des néologismes. Le décor ainsi planté, cette présente étude vise donc à mettre en évidence l’incidence de ces mots-phrases dans les textes étudiés pendant les activités de lecture. Enfin, faire des recommandations pour un emploi efficient des onomatopées et interjections.
Mots-clés : Adjectif qualificatif, Blanc, Noir, Qualification, Disqualification
THE SCOPE OF SO-CALLED MARGINAL GRAMMATICAL CLASSES: IDEOPHONES, ONOMATOPOEIA AND INTERJECTIONS IN READING ACTIVITIES IN GENERAL SECONDARY EDUCATION
Abstract: In the context of teaching-learning and more specifically general secondary education, we note a rarity of onomatopoeia in the various works and texts studied in the program. However, interjections are almost present in all types of texts even if sometimes their analysis is not really highlighted in reading activities. In other words, interjections are more recurrent in texts than onomatopoeia in general secondary education. Based on this observation, several factors can explain it. These include the fact that novelistic subgenres such as the tale, the epic are rarely studied as works in the program like Petit Bodiel by Amadou Hampâté Bâ and Soundjata or the Mandingo epic by Djibril Tamsir Niane. Let us also note the comics which do not appear in educational programs in general because they are part of paraliterature. Also, the fact that onomatopoeia and interjections are much more used in oral than written language and can be classified into the categories of familiar, standard or even relaxed language levels because they very often give rise to the comic register. On this point, educational programs require the teacher to have a current and sometimes sustained level of language which contrasts with the registers to which ideophones, onomatopoeia and interjections belong. Finally, let us note the context in which the learner evolves which is in perpetual evolution and sometimes inclined to neologisms. The scene thus set, this present study therefore aims to highlight the incidence of these words-phrases in the texts studied during reading activities. Finally, make recommendations for an efficient use of onomatopoeia and interjections.
Keywords: Qualifying adjective, White, Black, Qualification, Disqualification
Kallet Abraham VAHOUA
Résumé : Depuis Ferdinand de Saussure, le signe linguistique est analysé comme une entité arbitraire parce que ses deux composantes signifiant et signifié n’ont aucun lien entre eux encore moins avec l’extralinguistique. Pourtant, l’on observe, en bété, des unités lexicales dont la structure formelle et le contenu sémantique semblent motivés. Dans cette langue kru orientale de Côte d’Ivoire, il existe, en effet, parmi les noms et les verbes, c’est-à-dire dans ses deux catégories lexicales majeures, des unités dont la forme et la signification semblent découler de réalités extralinguistiques. Il s’agit de noms et de verbes onomatopéiques. Quel que soit le statut qu’on leur prête, ceux-ci font bien partie du stock lexical du bété et sont quelques fois plus expressifs que les noms et les verbes non onomatopéiques. Cet article tentera donc d’examiner les noms et verbes onomatopéiques de la langue en regardant particulièrement leurs structures formelles et sémantiques.
Mots-clés :forme, nom, onomatopée, syntaxe, variation, verbe
ONOMATOPOEIC NOUNS AND VERBS IN BETE
Abstract: Since Ferdinand de Saussure, the linguistic sign has been analyzed as an arbitrary entity because its two components, signifier and signified, have no connection with each other, let alone with the extralinguistic. However, in Bété, we observe lexical units whose formal structure and semantic content seem to be motivated. In this Eastern Kru language of Côte d’Ivoire, there are, in fact, among nouns and verbs, that is to say in its two major lexical categories, units whose form and meaning seem to derive from extralinguistic realities. These are onomatopoeic nouns and verbs. Whatever the status attributed to them, they are indeed part of the lexical stock of the bété and are sometimes more expressive than non-onomatopoeic nouns and verbs. This article will therefore attempt to examine the onomatopoeic nouns and verbs of the language, with a particular focus on their formal and semantic structures.
Keywords: form, noun, onomatopoeia, syntax, variation, verb
Affousatou KONE
Résumé : L’onomatopée est appréhendée en fonction du lien qui est nécessairement établi entre le signe linguistique et le référent. L’un des traits distinctifs de l’interjection est son détachement du reste de l’énoncé, cependant son positionnement syntaxique en tant que modifieur peut varier d’une langue à une autre. Si ces parties du discours semblent défier les analyses grammaticales au point d’être reconnues comme « catégories marginalisées », il n’en demeure pas moins qu’elles participent à la production du sens, finalité du discours. En explorant le système linguistique du nyarafolo, langue gur du sous-groupe senufo du nord de la Côte d’Ivoire, nous avons recensé un bon nombre d’expressions onomatopéiques qui font partie intégrante du discours. L’analyse porte sur la distinction de ces expressions de d’autres modifieurs du verbe tels l’adverbe et l’idéophone. Elle se base sur les caractéristiques formelles, syntaxiques et sémantiques de l’onomatopée et de l’interjection. À cet effet, nous avons tenu compte des interjections onomatopéiques. L’analyse révèle que le contenu sémantique des expressions onomatopéiques du nyarafolo est fonction de variations morphologiques qui se manifestent dans des structures monosyllabique et polysyllabique en accord avec le son produit par leur référent extralinguistique.
Mots-clés : onomatopée-interjection-modifieurs-sens-formes.
LINGUISTIC ANALYSIS OF ONOMATOPOEIA AND INTERJECTION IN NYARAFOLO
Abstract: Onomatopoeia is understood in terms of the link that is necessarily established between the sign and the referent. One of the distinguishing features of interjection is its detachment from the rest of the utterance, however its syntactic positioning as a modifier may vary from a language to another one. If these parts of the discourse seem to defy grammatical analyses to the extent that they are known as a “marginalized category”, it must be admitted that they participate in the production of meaning, which is the end of discourse. By exploring the linguistic system of Nyarafolo, a Gur language of the Senufo subgroup in northern Côte d’Ivoire, we identified several onomatopoeic expressions that are integrated in the production of discourse. The analysis focuses on the distinction of these expressions from other modifiers of the verb such as adverb and ideophone. It is based on the formal, syntactic and semantic characteristics of onomatopoeia and interjection. To this end we have considered the onomatopoeic interjections. The analysis reveals that the semantic content of nyarafolo onomatopoeic expressions depends on morphological variations that occur in monosyllabic and polysyllabic structures according to the sound produced by their extralinguistic referent.
Keywords: onomatopoeia-interjection-modifiers-sense-forms
Damanan Joachim N’DRE & Kouassi Raoul Bienvenue KOUASSI
Résumé : En zouglou et coupé décalé, les interjections sont très courantes. Elles sont très expressives. Mais leur valeur d’expressivité réside dans le discours et surtout dans la pragmatique cognitive. Les émotions qu’elles provoquent sont colorées par toutes sortes d’interprétations tournant autour de l’affect. Les interjections sont essentielles dans la construction du sens des énoncés. Leur étude, dans les différents textes, a montré qu’elles sont de véritables catalyseurs d’émotions variées et non de simples sons dont le rôle réside dans l’embellissement rythmique de la musique.
Mots clés : Interjections, zouglou et coupé décalé, valeur discursive, valeur expressive, pragmatique.
INTERJECTIONS IN ZOUGLOU MUSIC AND COUPÉ DÉCALÉ: DISCURSIVE AND EXPRESSIVE VALUES
Abstract: In Zouglou and « Coupé Décalé », interjections are very common. They are very expressive. But their expressive value lies in discourse and especially in cognitive pragmatics. The emotions they provoke are colored by all kinds of interpretations revolving around affect. Interpretations are essential in constructing the meaning of statements. Their study, in the different textx, has shown that they are real catalysts of varied emotions and not simple sounds whose role lies in the rhymic embellischment of the music.
Keywords : Interjections, Zouglou, discourse value, expressive value, pragmatic
Danielle DOTÉ
Résumé: Dans l’étude de la linguistique, l’apprentissage des langues repose sur la maîtrise des catégories lexicales et syntaxiques essentielles, mais les catégories marginales telles que les idéophones, les onomatopées et les interjections jouent également un rôle fondamental. Bien que moins fréquentes dans le langage quotidien, ces catégories apportent une dimension sensorielle et émotionnelle importante, facilitant la compréhension et la mémorisation. Les idéophones, en imitant des sensations, aident à visualiser des concepts abstraits, tandis que les onomatopées simplifient l’apprentissage en créant des liens immédiats avec des sons familiers. Les interjections, quant à elles, ajoutent une dimension émotionnelle, rendant l’apprentissage plus vivant et interactif. Leur intégration dans l’enseignement permet une approche plus immersive et enrichissante, renforçant la compréhension de la langue et la culture cible.
Mots-clés : Apprentissage, Catégories lexicales et syntaxiques marginales, les idéophones, les onomatopées et interjections.
TEACHING AND LEARNING MARGINAL SYNTACTIC AND LEXICAL CATEGORIES: STRATEGIES AND APPLICATIONS FOR LANGUAGES LEARNING
Abstract: In the study of linguistics, language learning relies on mastering essential lexical and syntactic categories, but marginal categories such as ideophones, onomatopoeias, and interjections also play a fundamental role. Although less frequent in everyday language, these categories provide an important sensory and emotional dimension, aiding in comprehension and memorization. Ideophones, by mimicking sensations, help visualize abstract concepts, while onomatopoeias simplify learning by creating immediate connections with familiar sounds. Interjections, on the other hand, add an emotional dimension, making learning more vivid and interactive. Their integration into teaching enables a more immersive and enriching approach, enhancing the understanding of the language and target culture.
Keywords: Learning, marginal Lexical and syntactic categories ideophone, onomatopoeia and interjections.
Anatole BÉRÉ & Mariam Larissa DOSSO
Résumé : Le très grand nombre d’échecs aux différents examens en Côte d’Ivoire continuera de susciter des réflexions sur des questions didactiques. En cette année 2024, les taux de réussite au BEPC et au BAC sont, respectivement, de 40,18 % et de 34,17 % (www.men-deco.org, consulté le 02 aout 2024). Toute chose qui peut amener à faire le constat d’un difficile enseignement-apprentissage dans le système éducatif ivoirien. Il en est ainsi du français et de sa grammaire dont des travaux ont montré des difficultés d’apprentissages dans les classes du secondaire (BÉRÉ Anatole, 2020). L’objectif de cette étude est donc d’en établir un diagnostic pour ce qui concerne les apprenants du cycle d’observation, précisément du niveau Sixième. À cet effet, des enquêtes de terrain ont été menées dans différents établissements des quatre Directions Régionales de l’Éducation Nationale et de l’Alphabétisation à Abidjan. Des questionnaires ont ainsi été remis à plusieurs enseignants afin de recueillir les avis qu’ils donnent du niveau des apprenants à la suite des enseignements qu’ils ont reçus. Il ressort des différentes analyses des données que ceux-ci, en marge de limites pédagogiques, subissent entre autres, l’influence de facteurs psychologiques mais aussi sociologiques dans leurs apprentissages.
Mots-clés : didactique, français, grammaire, diagnostic, acte d’apprentissage.
ASSESSING THE LEVEL OF LEARNING OF FRENCH GRAMMAR IN SIXTH-GRADE CLASSES IN ABIDJAN: DIDACTIC ISSUES
Abstract : The very high number of failures in the various examinations in Côte d’Ivoire will continue to prompt reflection on didactic issues. In 2024, the pass rates for the BEPC and BAC were 40.18% and 34.17% respectively (www.men-deco.org, consulted on August 02, 2024). All of which points to the difficulty of teaching and learning in the Ivorian education system. The same is true of French and its grammar, where studies have shown learning difficulties in secondary school classes (BÉRÉ Anatole, 2020). The aim of this study is therefore to establish a diagnosis for learners in the observation cycle, specifically at Sixième level. To this end, field surveys were carried out in various establishments of the four Regional Departments of National Education and Literacy in Abidjan. Questionnaires were handed out to a number of teachers to gather their views on the level of learners following the lessons they had received. Analysis of the data showed that, in addition to pedagogical limitations, learners were also influenced by psychological and sociological factors.
Keywords: didactics, French, grammar, diagnosis, learning act
Loïs Debora BOLY & Lydie Rachel BOLY
Résumé :Bien que les paralittératures ne répondent pas au critère traditionnel de la littérature, elles peuvent être un champ d’investigation pour les travaux de recherches et réflexions. Les paralittératures englobent divers genres parmi lesquels figure la Bande dessinée en abrégée BD. C’est dans ce cadre que s’inscrit le Journal People Satirique ivoirien GBICH ! qui use des outils linguistiques tels que les idéophones. Ces outils qui sont des moyens d’expression des sentiments et d’émotions, participent à l’argumentation qui peut être considérée comme l’étude des techniques discursives permettant de provoquer ou d’accroître l’adhésion de l’interlocuteur aux thèses qui lui sont présentées. Notre étude se propose de montrer que GBICH ! use des idéophones dans leur BD pour exprimer l’émotion et en susciter chez ses lecteurs. En quoi les idéophones constituent-ils une stratégie émotionnelle dans le récit bédéistique de GBICH !? L’usage des idéophones contribue-t-il à mettre les lecteurs dans une certaine disposition afin d’infléchir leur façon de voir et de changer leurs comportements en société ? Comment participent-t-ils de l’efficacité du message de GBICH ! ? Sont-ils des procédés argumentatifs ? Le présent article se fixe alors pour objectif d’identifier et de décrire les idéophones dont font usage GBICH ! pour agir efficacement sur ses lecteurs dans un objectif de persuasion. Fondamentalement, il s’agit de montrer que les idéophones sont un choix argumentatif pour GBICH !
Mots-clés : Idéophones, émotion, argumentation, pragmatique, paralittérature
IDEOPHONES AS AN EMOTIONAL STRATEGY IN PARALITERATURES: THE CASE OF GBICH!
Abstract: Although paraliteratures do not meet the traditional criteria of literature, they can be a field of investigation for research and reflection. Paraliteratures encompass various genres, including comics (BD). The Ivorian People’s Satirical Newspaper GBICH! uses linguistic tools such as ideophones. These tools, which are means of expressing feelings and emotions, contribute to argumentation, which can be considered as the study of discursive techniques used to provoke or increase the interlocutor’s adherence to the theses presented. Our study aims to show that GBICH! uses ideophones in their comics to express and arouse emotion in their readers. How do ideophones constitute an emotional strategy in GBICH! comics? Does the use of ideophones help to put readers in a certain frame of mind, so that they can change the way they see and behave in society? How do they contribute to the effectiveness of GBICH!’s message? Are they argumentative devices? The aim of this article is to identify and describe the ideophones used by GBICH! to persuade its readers. Basically, the aim is to show that ideophones are an argumentative choice for GBICH!
Keywords: Ideophones, emotion, argumentation, pragmatics, paraliterature
Christine KIÉMA
Résumé : Les onomatopées et les interjections, considérées comme un vocabulaire spécifique, sont utilisées dans la plupart des textes destinés à l’enseignement/apprentissage du français pour traduire des sentiments ou des sensations. Mais leur enseignement implicite nous amène à dire qu’elles sont peu considérées, car aucune importance ne leur est accordée dans l’enseignement systématique du français. Pourtant, elles constituent des éléments linguistiques les plus mémorisés et les plus faciles à réemployer par les élèves. Ainsi, en enseignant ces mots, les élèves développeront leur vocabulaire et leur compréhension de la langue de manière amusante et éducative. Cela signifie que les onomatopées et les interjections jouent un rôle fondamental dans l’apprentissage d’une langue. C’est pourquoi nous avons choisi de nous intéresser à ces catégories de mots de la langue qui contribuent au développement linguistique de l’apprenant afin que les autorités éducatives en charge des curricula prennent conscience de leur importance et les intègrent dans les programmes. À cet effet, leur enseignement permettra aux élèves de comprendre leur signification dans la mesure où les sons émis dans leur entourage ne sont pas identiques. En principe, l’enseignement de ces mots participe à l’amélioration des compétences langagières et aide les apprenants à faire une représentation des bruits ou cris reproduits. L’objectif est d’analyser la contribution des onomatopées qui sont des mots imitant des sons et sont souvent utilisées dans l’univers des apprenants pour représenter des bruits venant de partout. À travers nos investigations, nous avons su que leur morphologie diffère en fonction de leur provenance.
Mots-clés : onomatopée, interjection, morphologie, enseignement/apprentissage, sémantique
THE USE OF ONOMATOPOEIAS AND INTERJECTIONS IN TEXTBOOKS FROM BURKINA FASO: WHAT CONTRIBUTION TO THE TEACHING/LEARNING OF FRENCH?
Abstract : Onomatopoeia and interjections, considered a specific vocabulary, are used in most French teaching/learning texts to convey feelings or sensations. But their implicit teaching leads us to say that they are little considered, as no importance is attached to them in the systematic teaching of French. Yet they are the linguistic elements most easily memorized and reused by students. So, by teaching these words, students will develop their vocabulary and understanding of the language in a fun and educational way. This means that onomatopoeia and interjections play a fundamental role in language learning. That’s why we’ve chosen to focus on these categories of language words that contribute to the learner’s linguistic development, so that the educational authorities in charge of curricula become aware of their importance and integrate them into their programs. To this end, teaching them will enable students to understand their meaning, since the sounds they hear in their environment are not identical. In principle, teaching these words helps to improve language skills and helps learners to make a representation of the sounds or cries reproduced. The aim is to analyze the contribution of onomatopoeias, which are words that imitate sounds and are often used in the learners’ world to represent noises coming from everywhere. Our investigations have shown that their morphology differs depending on where they come from.
Keywords : onomatopoeia, interjection, morphology, teaching/learning, semantics.
Saran KONE & Jean Martial TAPE
Résumé: L’insertion professionnelle des néoalphabètes est un véritable enjeu dans le processus d’alphabétisation. En effet, le programme d’alphabétisation élaboré par l’ONG Society Without Barriers (SWB) est un programme qui ne prend en compte que la phase initiale de l’alphabétisation. Or, un programme d’alphabétisation réussi doit contenir deux phases c’est-à-dire une phase d’alphabétisation initiale et une phase de post-alphabétisation. L’objectif de cet article est d’explorer l’application de la didactique professionnelle dans le processus de post-alphabétisation des apprenants sourds de l’ONG SWB. Elle s’inscrit dans le cadre théorique de la Didactique Professionnelle. L’enquête s’est déroulée à l’Ecole Primaire Publique Sogefia Gare de Yopougon qui abrite les cours d’alphabétisation proposé par l’ONG.
Mots-clés : Didactique Professionnelle, Formation, Post-alphabétisation, sourds, SWB
WHAT APPROACH TO PROFESSIONAL DIDACTICS FOR POST-LITERACY TRAINING FOR DEAF LEARNERS AT THE NGO SOCIETY WITHOUT BARRIERS (SWB)?
Abstract: The professional integration of neo-literates is a real challenge in the literacy process. Indeed, the literacy program developed by the NGO Society Without Barriers (SWB) is a program that only takes into account the initial phase of literacy. However, a successful literacy program must contain two phases, an initial literacy phase and a post-literacy phase. The aim of this article is to explore the application of vocational didactics in the post-literacy process of deaf learners of the NGO SWB. It is part of the theoretical framework of vocational didactics. The survey took place at the Sogefia Gare Public Primary School in Yopougon, which houses the literacy courses offered by the NGO
Keywords: Vocational Didactics, Training, Post-literacy, Deaf
Gnamien Yao Sabine EHOUSSOU
Résumé: Basée sur l’hypothèse d’une réduction des troubles de la communication dans les troubles du spectre autistique (TSA) par un repérage et une prise en charge précoces, cette étude a pour objectif de montrer les manifestations de l’autisme chez des enfants de 18 à 36 mois. L’hypothèse principale stipule qu’un repérage précoce réduirait les troubles de la communication dans les troubles autistiques. Les signes d’alertes étant également précoces. Sur un échantillon de 13 enfants, l’approche psycholinguistique permet d’étudier les déficits perçus sur le plan du langage, de la parole et de la communication. Ainsi, par le biais de l’observation, du questionnaire renseigné par les parents d’enfants avec suspicion d’autisme et de la batterie d’évaluation psycholinguistique de Chevrie-Muller, l’on observe des perturbations langagières, communicationnelles et des particularités relatives aux aspects pragmatiques. Par ailleurs, l’étude aborde quelques domaines de développement à évaluer pour un suivi précoce et global. Relativement au suivi précoce, cet article présente des outils susceptibles d’être adaptés pour la prise en charge des enfants en Côte d’Ivoire.
Mots clés : Troubles autistiques – Langage – Evaluation psycholinguistique – Domaines de développement – Suivi précoce
AUTISTIC DISORDERS IN CHILDREN AGED 18 TO 36 MONTHS AND A PSYCHOLINGUISTIC APPROACH FOR EARLY FOLLOW-UP
Abstract : Based on the hypothesis of a reduction in communication disorders in autism spectrum disorders (ASD) through early detection and monitoring, this study aims to show the manifestations of autism in children aged 18 to 36 months. The main hypothesis states that early detection would reduce communication disorders in autistic disorders. The warning signs are also early. On a sample of 13 children, the psycholinguistic approach makes it possible to study perceived deficits in terms of language, speech and communication. Thus, through observation, the questionnaire completed by the parents of children with suspected autism and the Chevrie-Muller psycholinguistic evaluation battery, we observe language disturbances and particularities relating to aspects pragmatic. Furthermore, the study addresses some areas of development to be evaluated for early and global monitoring. Regarding early monitoring, this article presents tools likely to be adapted for the care of children in Côte d’Ivoire.
Keywords : Autistic disorders – Language – Psycholinguistic assessment – Areas of development – Early follow-up
Marie Solange AKALÉ AGNON
Résumé : Les idéophones sont des mots expressifs qui évoquent des sensations, des actions ou des états par leur forme sonore. Dans les langues à tradition écrite, ils sont relégués à la périphérie. Cette étude a pour objectif de montrer que ces unités peuvent occuper un autre rang que celui qui leur est octroyé. Pour y arriver, deux cadres théoriques ont été convoqués : les principes et paramètres de la grammaire générative en son module la théorie x-barre pour les questions syntaxiques et la linguistique cognitive, pour les questions communicationnelles. Pour cette dernière, les concepts de saillance cognitive et de mimesis linguistique ont servi de cadre d’analyse. Il est ressorti de ces analyses que les idéophones, selon leur rôle syntaxique et communicationnel, peuvent se révéler indispensables ou au contraire de moindre importance.
Mots-clés : Adjoint, iconicité, morphologie, phonologie, phono- sémantique
THE MARGINALITY OF IDEOPHONES IN ABIDJI
Abstract: Ideophones are expressive words that evoke sensations, actions or states through their sound form. They are relegted to languages with a written tradition on the periphery. This study aims to show that these units can occupy a rank other than that granted to them. To achieve this, two theoretical framworks were used : the principles and parameter of generative grammar in its module, x-bar theory for syntactic questions and cognitive linguistics, for communicational questions.for the latter, the concepts of cognitive salience and linguistic mimesis served as an analytical framework. These analyzes revealed that ideophones depending their syntactic and communicative role, can prove essential or, on the contrary, of lesser importance.
Keywords: adjunct, iconicity, morphology, phonology, phono-semantics
Yao Maxime DIDO
Amah-N’groma Orelia Rose-Christiane ASSIÉ & Munseu Alida Houméga épse GOZE
Résumé : Le langage fiscal en Côte d’Ivoire est souvent perçu comme complexe et difficile à comprendre par les populations faiblement scolarisées. En effet, les éléments de langage souvent convoqués dans les textes relevant du domaine fiscal sont difficiles à décoder par cette frange de la populationn général. Pour pallier ce déficit, des catégories grammaticales ‘’vues comme marginales’’ sont utilisées régulièrement pour communiquer et sensibiliser le contribuable ivoirien. La présente étude met un accent particulier sur les idéophones, les onomatopées et les interjections. L’on fait recours à ces catégories lexicales en vue de faciliter la vulgarisation du discours fiscal ivoirien afin de le rendre accessible et compréhensible à tous. S’inscrivant dans une approche sociolinguistique, l’étude aborde l’usage de ces faits de langue à travers divers supports de communication fiscale (brochures, publicités radio, émissions télévisées) et évalue leur rôle dans la simplification du vocabulaire fiscal pour des publics diversifiés.
Mots-clés : Catégories lexicales marginales, vulgarisation, écriture, discours fiscal, Côte d’Ivoire
THE PLACE OF MARGINAL LEXICAL CATEGORIES IN THE POPULARIZATION AND WRITING OF IVORIAN TAX DISCOURSE: A SOCIOLINGUISTIC APPROACH
Abstract: The language of taxation in Côte d’Ivoire is often perceived as complex and difficult to understand by people with little education. The language often used in tax-related texts is difficult to decipher for this section of the population. To make up for this shortcoming, grammatical categories that are « considered marginal » are regularly used to communicate with and raise awareness among Ivorian taxpayers. This study places particular emphasis on ideophones, onomatopoeia and interjections. These lexical categories are used to facilitate the popularisation of the Ivorian tax discourse in order to make it accessible and comprehensible to all. Taking a sociolinguistic approach, the study examines the use of these language elements in various tax communication media (brochures, radio advertisements, television broadcasts) and assesses their role in simplifying tax vocabulary for a variety of audiences.
Keywords : Marginal lexical categories, popularisation, writing, tax discourse, Côte d’Ivoire
Benjamin EYOUNGA
Résumé : Dans un monde où les actes humains constituent la matière qui anime le processus historique temporel (le passé, le présent et le futur), on se demande si l’humanité n’a pas toujours été au cœur de l’histoire. Qu’est-ce que l’histoire philosophiquement parlant, mieux, quel sens donnons-nous au concept d’histoire ? De Hegel à Sartre, le sens de l’histoire se comprend selon des auteurs sur fond de convergence ou d’opposition. C’est ainsi qu’il se pose le problème du relativisme historique conceptuel ouvrant à la controverse immanente au concept. Ainsi, si l’idéalisme historique de Hegel fait valoir que l’histoire est le mouvement de l’esprit ou des idées, le matérialisme historique porté par Marx et Engels va l’inscrire dans la dynamique matérielle des forces sociales en antagonisme constant. D’où l’affirmation selon laquelle la lutte des classes est le moteur de l’histoire (Marx &Engels, 1966, p.52) ou que l’histoire de toute société jusqu’à nos jours n’a été que l’histoire de la lutte des classes (Marx &Engels, 1966, p.52). Cependant, la conception sartrienne de l’histoire, tout en rejetant ce qu’il considère comme le dogmatisme hégélien et le déterminisme afférant au matérialisme historique, est d’accord avec le marxisme sur l’idée que le mode de production de la vie matérielle détermine en général le processus de la vie sociale, politique et intellectuelle. Cette Histoire trouve son fondement dans les luttes sociales engendrées par la rareté que Sartre tient pour un fait contingent premier (contrairement à Marx et Engels).
Mots clés : histoire, idéalisme historique, matérialisme historique, esprit,
FROM HEGEL TO SARTRE : THE QUESTION OF THE SIGNIFICATION OF HISTORY AND HIS STAKES
Abstract: In a world where human actions constitute the material of the temporal process (past, present and future), we wonder if humanity has not always been at the heart of history. Indeed, what is history philosophically? What meaning do we give to the concept of history? From Hegel to Sartre, the meaning of history is understood according to the authors in the context of convergence or opposition. This is how the problem of conceptual historical relativism arises. Thus, if the historical idealism of Hegel argues that historical is the movement of the spirit, the historical materialism supported by Karl Marx and Friedrich Engels will place it in the material dynamics of social forces in constant antagonism. Hense the assertion that “class struggle is the driving force of history”, or that “the history of every society up to the present day is only the history of class struggle”. However, Sartre’s conception of history, while rejecting what he considers being the dogmatism of Hegel and the determinism inherent in historical materialism, agrees with Marxism regarding the thesis that the mode of production of life material determines the process of material, political and intellectual life in general. This story finds its foundation in the social struggles generated by scarcity which Sartre considers to be a primary contingent fact (unlike Marx and Engels).
Keywords: history ; historical idealism ; historical materialism ; spirit
Yao Jean-Marc YAO
Résumé : Dans un article paru en 1995, E. Bonvini affirmait que les études consacrées au thème de l’injure en Afrique noire étaient rares. Et ce dans tous les domaines des sciences humaines. Le constat est beaucoup plus exacerbé en linguistique. Et pourtant, près de trois décennies plus tard le constat semble être le même. En Côte d’Ivoire particulièrement, la problématique de l’injure semble avoir été délibérément éludée par les linguistes. On pourrait ainsi classer l’injure comme l’un des parents pauvres de la linguistique en CI. C’est donc fort de ce constat que naît cette étude qui se propose de décrire le support structural de l’injure en baoulé. L’hypothèse s’oppose à la thèse qui avance que l’injure n’obéit pas aux structures formelles habituelle de la langue. Pour nous, l’injure n’a pas de structure propre à elle. Elle se greffe sur les structures déjà existantes de la langue. La linguistique structural et son pendant la linguistique fonctionnelle sont sollicitées pour servir de fondements théoriques à l’analyse.
Mots clés: Baoulé, injure, structure formelle, verbaux, non-verbaux
FORMAL STRUCTURE OF AN INSULT IN BAULE
Abstract: In an article published in 1995, E. Bonvini stated that studies on the theme of insults in Black Africa were rare, across all fields of humanities, and even more so in linguistics. Surprisingly, nearly three decades later, the situation seems to remain the same. In Côte d’Ivoire, specifically, the issue of insults appears to have been deliberately overlooked by linguists. Insults could therefore be classified as one of the neglected areas of linguistics in Côte d’Ivoire. It is against this backdrop that this study arises, aiming to describe the structural framework of insults in Baoulé. The hypothesis challenges the thesis that insults do not adhere to the usual formal structures of language. In our view, insults do not have a distinct structure of their own; they are grafted onto the already existing structures of the language. Structural linguistics and its counterpart functional linguistics are called upon to provide theoretical foundations for the analysis.
Keywords: baule, abuse, formal structure, verbal, non-verbal
Résumé : Cet article est une description des aspects morphosémantiques de la morphologie expressive des catégories lexicales comme les onomatopées, les idéophones et les rédupliqués dans la langue baoulé. Cette étude met l’accent sur les procédés lexicaux qui participent considérablement à l’enrichissement lexical de cette langue et constitue une source inépuisable d’expressivité. En outre, l’usage de la réduplication, des onomatopées et des idéophones dans cette langue implique des valeurs sémantiques. Que l’item soit copié à l’identique (réduplication totale) ou partiellement, il produit une représentation fragmentaire de sa structure : l’item montre qu’il est constitué de l’addition de deux unités. Cette représentation fragmentée de la structure réduplicative exprime des valeurs sémantiques variables. Notre corpus fait apparaître des valeurs qui tournent autour de l’augmentatif de la quantité ou de la qualité, de l’atténuatif, de l’intensif, de la pluralité, de l’itératif et du constatif.
Mots clés : Morphologie expressive-sémantisme-idéophone-onomatopée-réduplication
SEMANTICS OF EXPRESSIVE MORPHOLOGY IN BAOULE
Abstract : This article is a description of the morphosemantic aspects of the expressive morphology of lexical categories such as onomatopoeia and ideophones in the Baoulé language. This study emphasizes the lexical processes which contribute considerably to the lexical enrichment of this language and constitute an inexhaustible source of expressiveness. In addition, the use of reduplication of onomatopoeia and ideophones in this language implies semantic values. Whether the item is copied identically (total reduplication) or partially, it produces a fragmentary representation of its structure : the item shows that it is made up of the addition of two units. This fragmented representation of the reduplicative structure expresses variable semantic values. Our corpus reveals values that revolve around the augmentative of quantity or quality, the attenuative, the intensive, the plurality, the iterative and the assertive.
Keywords : Expressive morphology-semanticism-ideophone-onomatopoeia-reduplication
Résumé : Les onomatopées, les idéophones et les interjections existent aussi bien dans les langues ivoiriennes qu’en français. Leur usage donne une certaine connotation aux énoncés dans le discours linguistique. Ils ont également des spécificités sur le plan phonétique, morphologique, syntaxique, sémantique et sociolinguistique. Dans cette étude, nous nous intéressons à la place et à la pertinence de ces éléments dans la conception des contenus d’alphabétisation.
Mots clés : onomatopées, idéophones, interjections, conception, alphabétisation
ONOMATOPOEIA, IDEOPHONES AND INTERJECTIONS IN LITERACY CONTENT: PLACE AND RELEVANCE
Abstract : Onomatopoeia, ideophones and interjections exist in Ivorian languages as well as in French. Their use gives a certain connotation to statements in linguistic discourse. They also have specific phonetic, morphological, syntactic, semantic and sociolinguistic features. In this study, we are interested in the place and relevance of these elements in the design of literacy content.
Keywords: onomatopoeia, ideophones, interjections, design, literacy
INFLUENCER LA PERCEPTION DE LA LANGUE PAR LES IDÉOPHONES DANS LE DISCOURS DE VICTOIRE DE LA VICE-PRÉSIDENTE KAMALA HARRIS SAMEDI SOIR À WILMINGTON
Résumé : L’étude examine le rôle des idéophones dans le discours de victoire de la vice-présidente Kamala Harris prononcé à Wilmington, en se concentrant sur la façon dont ces formes linguistiques expressives influencent la perception du langage. En adoptant une approche de la cognition incarnée, l’analyse montre que le langage peut être ancré dans des expériences sensorielles et perceptuelles. De plus, En disséquant des exemples spécifiques d’idéophones dans le discours de Kamala Harris, l’article met en lumière comment la Vice-Président utilise ces expressions vives et riches en sensations pour évoquer des réponses émotionnelles et peindre certains aspects culturels du peuple américain. Cela renforce son message d’unité et de résilience. Les résultats suggèrent que les idéophones servent non seulement de dispositifs stylistiques, mais aussi d’outils puissants pour façonner la perception et l’engagement du public, illustrant l’interaction dynamique entre le langage et la communication politique dans le discours contemporain.
Mots-clés : cognition, discours, idéophones, politique, sensoriel.
Abstract: The study examines the role of ideophones in Vice-President Kamala Harris’s victory speech delivered in Wilmington, focusing on how these expressive linguistic forms influence language perception. Employing an embodied cognitive approach, the analysis portrays the fact that language can be grounded in sensory and perceptual experiences. Plus, by dissecting specific instances of ideophones within Kamala Harris’s speech, the article highlights how the Vice-President utilizes these vivid, sensory-rich expressions to evoke emotional responses and paint some cultural aspects of American people. This reinforces her message of unity and resilience. The findings suggest that ideophones serve not only as stylistic devices but also as powerful tools for shaping audience perception and engagement, illustrating the dynamic interplay between language and political communication in contemporary discourse.
Key words: cognitive, ideophones, political, sensory, speech.
Narcisse Joël ODY
Résumé : La Présente analyse porte sur l’écriture des catégories syntaxiques et lexicales ‘’ dites marginales ‘’ : le cas du syntagme verbal et les interjections dans Allah n’est pas obligé d’Ahmadou Kourouma et la colère des Ancêtres de Yapi Doffou Clément, notamment dans une perspective structuro-sémantique. Cette analyse sur le syntagme verbal et les interjections a permis de dégager, in fine, deux grandes structures ou catégories au niveau du syntagme verbal. Nous avons le syntagme verbal dans lequel l’action de la phrase exprimée par le verbe admet nécessairement un complément afin de rendre clairement l’information ; on parle à ce niveau de « verbe avec dépendance » Par contre, une catégorie de verbes qui n’a pas nécessairement besoin de complément pour véhiculer l’information complète : il s’agit des « verbes sans dépendance » Quant aux interjections, sa position avant, après ou à la fin de la phrase, nous permettent de comprendre aussi les œuvres. Ces interprétations sémantiques se lisent comme des fécondes modalités d’expressivité qui assurent la dénonciation des tares de la société africaine.
Mots-clés : L’écriture, Syntagme verbal, les interjections, Structure, sémantique.
THE WRITING OF THE SYNTACTIC AND LEXICAL CATEGORIES »SO-CALLED MARGINAL’‘ : THE CASE OF THE VERBAL PHRASE AND THE INTERJECTIONS IN ALLAH IS NOT OBLIGATORY BY AHMADOU KOUROUMA AND THE ANGER OF THE ANCESTORS BY YAPI DOFFOU CLÉMENT
Abstract : The present analysis focuses on the writing of syntactic and lexical categories » called marginal »: the case of the verbal syntagm and the interjections in Allah n’est pas oblige by Ahmadou Kourouma and the anger of the Ancestors by Yapi Doffou Clément, particularly from a structural-semantic perspective. This analysis of the verbal phrase and interjections has made it possible to identify, in fine, two major structures or categories at the level of the verbal phrase. We have the verbal phrase in which the action of the sentence expressed by the verb necessarily admits of a complement in order to render the information clearly ; at this level, we speak of « verb with dependence » On the other hand, a category of verbs that does not necessarily need a complement to convey the complete information : these are the « verbs without dependence » As for interjections, its position before, after or at the end of the sentence, allows us to understand the works as well. These semantic interpretations can be read as fertile modalities of expressiveness that ensure the denunciation of the defects of African society.
Keywords : Writing, Verbal phrase, interjections, Structure, semantic.
Resumen: La gramática tradicional propone nueve categorías o clases gramaticales entre las cuales figura la categoría de las « interjecciones ». Desde el punto de vista de la didáctica de las lenguas extranjeras, en particular del español como lengua extranjera, esta categoría gramatical ha sido objeto de una atención científica, calificada de «insuficiente». La falta de interés por esta clase gramatical es la que nos lleva a reflexionar sobre el empleo de las interjecciones en el proceso de aprendizaje/enseñanza del español como lengua extranjera por/para estudiantes universitarios marfileños. El objetivo de esta reflexión es ambivalente. Por un lado, se trata de poner de manifiesto los tipos de interjecciones los más o los menos utilizadas por estos aprendices; y, por otro lado, analizar las estrategias comunicativas y discursivas que subyacen a estos diferentes empleos.
Palabras clave: interjecciones, clase gramatical, español/lengua extranjera, estrategia discursiva, contexto marfileño
LES INTERJECTIONS DANS LA CLASSE D’EFL DANS UN CONTEXTE IVOIRIEN
Résumé: La grammaire traditionelle propose neuf catégories ou clases grammaticales parmi lesquelles figure la catégorie des “interjections”. D’un point de vue de la didactique des langues étrangère, notamment de l’espagnol comme langue étrangère, cette catégorie grammaticale a fait l’objet d’attention scientifique, jugée d’«insuffisante». C’est le manque d’intérêt accordée à cette classe grammaticale qui nous pousse à réfléchir sur l’emploi des interjections dans le processus d’apprentissage/enseignement de l’espagnole comme langue étrangère par/à des apprenants universitaires ivoiriens. L’objectif visé par cette réflexion est ambivalent. D’une part, il s’agit de mettre en exergue les types d’interjections les plus ou les moins usités par ces apprenants ; et d’autre part, d’analyser les stratégies communicatives et discursives qui sous-tendent ces différents emplois.
Mots-clés : interjections, classe grammaticale, espagnol/langue étrangère, stratégie discursive, contexte ivoirien
INTERJECTIONS IN THE EFL CLASSROOM IN AN IVORIAN CONTEXT
Abstract: Traditional grammar proposes nine grammatical categories or clases, among which the category of “interjections” is included. From the perspective of foreign language didactics, especially Spanish as a foreign language, this grammatical category has been the subject of scientific attention, judged to be “insufficient”. It is the lack of interest in this grammatical class that leads us to reflect on the use of interjections in the process of learning/teaching Spanish as a foreign language by/to Ivorian university students. The objective of this reflection is ambivalent. On the one hand, it is a question of highlighting the types of interjections most or least used by these learners; and on the other hand, to analyse the communicative and discursive strategies underlying these different jobs.
Keywords: interjections, grammatical class, Spanish/foreign language, discursive strategy, Ivorian context
Résumé : Cette étude présente le discours n’zassa sous ses différentes formes dans la littérature africaine et identifie ses enjeux. En effet, devant la contrainte du code linguistique de la langue coloniale qui ignore certains codes langagiers dans un environnement africain, bien d’écrivains introduisent dans leurs œuvres romanesques un idiome marqué par des faits de langues qu’on peut qualifier de catégories syntaxiques ou lexicales marginales. L’étude montre comment par unN’zassa discursif l’écrivain africain bilingue réussit à employer le mot juste pour désigner une réalité culturelle ousociale. Son aptitude à utiliser dans le même échange deux langues différentes, sa capacité à passer d’une langue àl’autre. L’analyse morphosyntaxique, sémantique et pragmatique permet d’identifier et de donner une compréhension des différentes catégories syntaxiques et lexicales marginales et de montrer que cette forme d’écriture a de vrais enjeux stylistique, sociologique, philosophique et identitaire.
Résumé : Cette étude présente le discours n’zassa sous ses différentes formes dans la littérature africaine et identifie ses enjeux. En effet, devant la contrainte du code linguistique de la langue coloniale qui ignore certains codes langagiers dans un environnement africain, bien d’écrivains introduisent dans leurs œuvres romanesques un idiome marqué par des faits de langues qu’on peut qualifier de catégories syntaxiques ou lexicales marginales. L’étude montre comment par unN’zassa discursif l’écrivain africain bilingue réussit à employer le mot juste pour désigner une réalité culturelle ousociale. Son aptitude à utiliser dans le même échange deux langues différentes, sa capacité à passer d’une langue àl’autre. L’analyse morphosyntaxique, sémantique et pragmatique permet d’identifier et de donner une compréhension des différentes catégories syntaxiques et lexicales marginales et de montrer que cette forme d’écriture a de vrais enjeux stylistique, sociologique, philosophique et identitaire.
Mots-clés : Écriture n’zassa, catégories, catégories syntaxiques, catégories lexicales catégories marginales, enjeux
N’ZASSA WRITING WITH MARGINAL SYNTACTIC AND LEXICAL CATEGORIES: WHAT IS AT STAKE?
Abstract : This study presents the n’zassa discourse in its different forms in African literature and identifies its issues. Indeed, faced with the constraint of the linguistic code of the colonial language which ignores certain language codes in an African environment, many writers introduce into their fictional works an idiom marked by language facts that can be described as syntactic or lexical categories marginal. The study shows how through a discursive N’zassa the bilingual African writer succeeds in using the right word to designate a cultural or social reality. His ability to use two different languages in the same exchange, his ability to move from one language to another. The morphosyntactic, semantic and pragmatic analysis makes it possible to identify and provide an understanding of the different marginal syntactic and lexical categories and to show that this form of writing has real stylistic, sociological, philosophical and identity issues.
Keywords: N’zassa writing, categories, syntactic categories, lexical categories, marginal categories, challenges.
Résumé : Autrefois sociolecte d’un groupe de jeunes marginalisés des quartiers populaires abidjanais, le nouchi, grâce à son dynamisme, a fini par s’imposer comme parler véhiculaire dans les milieux de jeunes et même au-delà. Il est de plus en plus présenté comme une marque culturelle et identitaire du peuple ivoirien. Cette évolution dynamique résulte en partie d’un lexique constamment en mutation et enrichi par des mots et expressions langagières particulières, notamment les onomatopées, les idéophones et les interjections. La présente étude se propose d’analyser les aspects morphosémantiques de quelques locutions interjectives usuels du nouchi, au prisme de leurs usages. Concrètement, dans une approche descriptive et sociolinguistique, les spécificités morphosyntaxiques et sémantiques de ces matériaux linguistiques sont décrites en tenant compte de l’identité des locuteurs et des contextes qui régissent leur emploi.
Mots-clés : nouchi ; lexique ; interjection ; morphosémantique ; sociolinguistique
A MORPHOSEMANTIC AND SOCIOLINGUISTIC ANALYSIS OF NOUCHI INTERJECTIVE LOCUTIONS
Abstract : Once the sociolect of a group of marginalized young people in Abidjan’s working-class neighborhoods, Nouchi, thanks to its dynamism, has come to dominate as a vehicular language in youth circles and beyond. It is increasingly presented as a cultural and identity mark of the Ivorian people. This dynamic evolution is partly the result of a constantly changing lexicon, enriched by special words and expressions, notably onomatopoeia, ideophones and interjections. The aim of this study is to analyze the morphosemantic aspects of a number of common Nouchi interjective phrases, through the prism of their usage. Specifically, using a descriptive and sociolinguistic approach, the morphosyntactic and semantic specificities of these linguistic materials are described, taking into account the identity of the speakers and the contexts governing their use.
Keywords : nouchi ; lexicon ; interjection ; morposemantics ; sociolinguistics