Zaouli_s°4
NUMÉRO SPÉCIAL
Institut de formation et d’éducation artistique, l’INSAAC s’est engagé depuis quelques années à faire de la Recherche Scientifique une de ses priorités. Ainsi, sous à l’initiative du Directeur Général, le Professeur OUATTARA Siaka, des colloques scientifiques sur des thématiques fondées sur la promotion et la diffusion des arts et la culture sont soumis depuis quelques années, à la sagacité des chercheurs, des publics et des passionnés de la culture.
Cette édition intitulée JOURNEES SCIENTIFIQUES DE L’INSAAC, 6e EDITION, s’est tenue du 26 au 27 juin 2024, autour du thème : « Dynamique des expressions artistiques et culturelles en Côte d’Ivoire : Trajectoires, défis et perspectives ».
Ce cadre de réflexion, placé sous haut parrainage de Madame Françoise REMARCK, Ministre de la Culture et de la Francophonie, a fédéré autour de l’expérience de la pensée féconde et originale, plusieurs participants venus d’horizons divers, en particulier, des universités et grandes écoles de notre pays. Au regard du thème général, trois axes principaux ont été dégagés pour circonscrire les différentes communications. Ce sont :
Axe 1 : Trajectoires artistiques et culturelles ;
Axe 2 : Défis du développement artistique et culturel ;
Axe 3 : Perspectives artistiques et culturelles.
Le présent rapport se déploie en quatre points :
- La cérémonie d’ouverture
- La conférence inaugurale
- Les panels
- La cérémonie de clôture
1. La cérémonie d’ouverture: s’est déroulée à la salle de théâtre Bitty Moro, en présence du représentant de la Ministre de la Culture et de la Francophonie, des officiels, du DG de l’INSAAC et ses collaborateurs, des panelistes, des étudiants et invités. Elle a été meublée par plusieurs allocutions dont celles du DG de l’INSAAC, du Président du comité scientifique et celle du représentant de la Ministre de la Culture et de la Francophonie, Madame Françoise REMARCK, le Professeur TOUGBO Koffi, Directeur de la Formation Artistique et Culturelle.
Le DG de l’INSAAC a remercié la Ministre de la culture et de la Francophonie pour son intérêt pour la formation artistique, en particulier, pour la recherche scientifique. Il a également salué la présence du Professeur TOUGBO Koffi, Directeur de la Formation Artistique et Culturelle, pour sa disponibilité et celle du Professeur YACOUBA Konaté, pour son attachement à cet institut.
Le président du Comité Scientifique, le Professeur ABOLOU Camille, par ailleurs Directeur du CRAC, tout en remerciant le Directeur Général pour l’initiative des JOURNÉES SCIENTIFIQUES, a jugé le Thème retenu pour cette sixième édition, d’une thématique aguichante qui magnifie les Artistes Ivoiriens dans les domaines des Arts et de la Culture.
Il s’agira donc selon lui, lors de journées scientifiques de réfléchir sur les Pratiques et les Représentations individuelles et collectives qui alimentent l’émotion humaine et lui garantissent la gaieté et la félicité.
Notant son admiration pour le Directeur Général de l’INSAAC pour son management, le Professeur TOUGBO Koffi lui a réitéré la confiance de Madame la Ministre de la Culture et de la Francophonie, avant d’ouvrir solennellement les journées dans une atmosphère chaleureuse ponctuée d’intermèdes musicales orchestrées par les étudiants de l’INSAAC et la contribution artistique sur un fond de Jazz de Docteur Angeline Yégnan.
2. La conférence inaugurale:
Le Professeur Yacouba Konaté, Membre de l’ASCAD, a prononcé la conférence inaugurale sur le thème principal des Journées Scientifiques, « Dynamique des expressions artistiques et culturelles en Côte d’Ivoire : Trajectoires, défis et perspectives ».
En abordant ce sujet, il a structuré son propos autour de la notion de trajectoire, à travers laquelle il fait l’historique des expressions artistiques et culturelles, poser les grands problèmes liés à l’industrie culturelle et proposer des solutions invitant les pouvoirs publics à organiser davantage le secteur des arts et de la culture. Pour terminer, il a assuré que tout est lié à la formation et pour cela il a félicité le DG de l’INSAAC pour l’initiative des JOURNEES SCIENTIFIQUES, saluer Madame la Ministre pour sa détermination à positionner la Culture comme un pilier du développement national. Il a terminé son propos en invitant les artistes à se départir du mimétisme en mettant en avant l’imaginaire qui fonde la création artistique.
3. Les panels:
Les communications de la 6ème Edition des JOURNÉES SCIENTIFIQUES se sont délivrées en 9 panels organisés autour de 3 axes :
Axe 1 : Trajectoires artistiques et culturelles ;
Axe 2 : Défis du développement artistique et culturel ;
Axe 3 : Perspectives artistiques et culturelles.
Une quarantaine de panélistes venus l’INSAAC, des Universités Publiques et Privées et des Grandes Ecoles du pays ont pris part à ces journées scientifiques.
– Relativement à l’AXE 1, « Trajectoires artistiques et culturelles », 14 panélistes sont intervenus sur des sujets divers, d’intérêts scientifiques et riches en enseignement. Il s’agit des recherches en lien avec la musique traditionnelle, la gastronomie, le théâtre et le cinéma ivoirien, les rites et les rituels liés au mariage coutumier, les influences du numérique, la réponse de la culture aux addictions contemporaine et le patrimoine culturel matériel et immatériel comme expression de l’identité des peuples.
Au total, les communications de cet axe ont permis de positionner les arts et la culture comme des indicateurs de performance pour une société dynamique plus rattachée à ses valeurs endogènes dans la perspective de s’autodéterminer et d’apporter ainsi sa contribution dans la gouvernance mondiale.
– L’AXE II, portant sur, « Défis du développement artistique et culturel », a réuni 12 panelistes.
Les communications qui ont fait l’objet de cet axe ont dévoilé les activités artistiques et culturelles comme étant des marchés des biens et services qui, bien structurés et bien organisés sont capables de générer des économies et des ressources de divers ordres capables de les positionner comme des supports importants dans l’élaboration des politiques nationales de développement. Fort de ce constat, le génie des panélistes a mis en branle des exemples édifiants autour des sujets portant sur des thématiques variées comme, l’intérêt des espaces culturelles, l’architecture dans toutes ses diversités, la politique culturelle, la place de la musique, du cinéma, du théâtre, comme des secteurs pourvoyeurs de ressources importantes, la littérature et les enjeux du tourisme dans le développement et la construction nationale, les langues en tant qu’instruments de communication et de construction des rapports sociaux, la place de la culture dans les médias, le musée comme lieu de conservation de la culture des peuples.
– L’AXE III, intitulé « Perspectives artistiques et culturelles » en tant que couronnement de toutes les communications a mobilisé 15 panélistes sur une multiplicité de sujets jetant un regard sur les enjeux sociologie des activités culturelles et artistiques dans la vie des populations. Une telle approche a conditionné les intervenants à faire une introspection dans le milieu endogène pour y soustraire les rites et les rituels comme des biens symboliques pouvant garantir la sauvegarde du patrimoine matériel et immatériel face à l’industrialisation croissante de l’imaginaire.
Les sujets ont porté spécifiquement sur les expressions culturelles identitaires, les rites sacrés, les enjeux floristiques et touristiques, l’éducation artistique, les archives dans la construction des identités culturelles, les stratégies à mettre en œuvre pour le développement des musiciens locaux, les instruments de musique traditionnelle comme des supports de création, les problèmes des langues locales, l’intelligence artificielle dans le développement artistique et culturel.
Au terme de cette exploration sommaire des différentes communications, il convient de retenir que les exposés ont mis en évidence d’une part, l’exaltation de la culture en tant qu’instruments permanents de renforcement des identités culturelles et d’autre part, comme des supports de développement économique en prenant surtout appui sur l’innovation technologique.
Eléments vitaux d’une société dynamique, les panélistes auront montré avec pragmatisme, que l’écosystème culturel ivoirien porte en lui des substrats importants en termes de stratégies de développement tel que si toutes ses recherches dont des pans importants sont consignés dans le programme National de développement sont prises en compte, le secteur des arts et de la culture deviendrait une source inépuisable de mobilisation des ressources économiques
Pour le Comité Scientifique et d’Organisation
Le rapporteur général
Dr MABA Tagbo Victor
Axe 1: TRAJECTOIRES ARTISTIQUES ET CULTURELLES
ASSEKA Tchoman François
Résumé : La loufoquerie, l’immobilisme, la cruauté, la cupidité, le cynisme et l’hypocrisie des détenteurs du pouvoir à toutes les échelles de la société constituent une thématique majeure abordée par nombre de dramaturges africains dont Soro Guéfala. La mentalité d’un nouveau type d’homme africain, formaté à l’image de l’Occident le rend monstrueux. Égaré sur la voie tortueuse de son initiation à la civilisation urbaine, celui-ci devient insensible à la solidarité agissante et indigne de confiance. C’est, du reste, cette déraison de l’Homme qui suscite l’hypothèse selon laquelle l’écriture dramatique de Soro Guéfala est ubuesque. Organisée autour d’une perspective sociocritique telle que proposée par Claude Duchet, nous parvenons aux résultats selon lesquels l’être humain a besoin d’être épris de paix et d’être compatissant à l’égard de son prochain pour la construction d’un monde meilleur. Aussi les intrigues de L’ordonnance et de La Terre promise, tenant le lecteur-spectateur en haleine, participent-elles de la dynamique du théâtre de Soro Guéfala.
Abstract: The zaniness, immobility, cruelty, greed, cynicism and hypocrisy of those in power at all levels of society is a major theme addressed by many African playwrights, including SoroGuéfala. The mentality of a new type of African man, formatted in the image of the West, makes him monstrous. Wandering along the tortuous path of his initiation into urban civilization, he becomes insensitive to active solidarity and untrustworthy. It is, incidentally, this human folly that gives rise to the hypothesis that SoroGuéfala’s dramatic writing is ubiquitous. Organized around a sociocritical perspective as proposed by Claude Duchet, we arrive at the results that human beings need to be peace-loving and compassionate towards their fellow man in order to build a better world. The plots of L’ordonnance and La Terre promise, which keep the reader-spectator on the edge of his seat, are part of the dynamic of SoroGuéfala’s theater.
FANNY Losseni & TANO Kouakou Pierre
Résumé : La théâtralité et l’animation socioculturelle sont deux arts du spectacle qui minent la plupart des cérémonies africaines depuis l’époque précoloniale. Partant de ce constat, la présente réflexion se propose de les analyser dans le mariage coutumier qui se définit comme la célébration d’une union fondée sur la dot. Cette gratifie ne peut se défaire du mariage coutumier parce que, faisant partie intégrante des mœurs de ceux qui la pratique. Le mariage coutumier se présente sous des formes variées selon les peuples d’Afrique. Dans cette étude, nous nous intéressons précisément au mariage du peuple malinké de Côte d’Ivoire. Unis sous un même support linguistique appelé malinké, le peuple en question est présent dans plusieurs pays d’Afrique. En Côte d’Ivoire, les Malinké se localisent essentiellement au nord ivoirien. Le mariage coutumier malinké est source de spectacle qui se manifeste par la théâtralité et l’animation socioculturelle. À travers ces éléments fondamentaux des arts du spectacle, les populations tirent des avantages à plusieurs niveaux. Au niveau social, le mariage favorise le bien-être social, la responsabilité, l’union et les alliances interfamiliales. Au niveau culturel, il permet la préservation, la valorisation et la promotion de la culture africaine.
Abstract: Theatricality and socio-cultural animation are two performing arts that have undermined most African ceremonies since pre-colonial times. With this in mind, we propose to analyze them in the context of customary marriage, which is defined as the celebration of a dowry-based union. This gratification cannot be dispensed with in customary marriage, because it is an integral part of the customs of those who practice it. Customary marriage takes a variety of forms among the peoples of Africa. In this study, we focus on the marriage of the Malinke people of Côte d’Ivoire. United under a single linguistic support called Malinké, the people in question are present in several African countries. In Côte d’Ivoire, the Malinké are mainly found in the north of the country. The Malinké customary marriage is a source of spectacle, manifested in theatricality and socio-cultural animation. Through these fundamental elements of the performing arts, the population derives benefits on several levels. At the social level, marriage promotes social well-being, responsibility, union and inter-family alliances. Culturally, it helps preserve, enhance and promote African culture.
KIRIOUA Adjé César
Résumé : Cet article s’inscrit dans la thématique de la représentation des espaces dans les œuvres littéraires et artistiques, et plus particulièrement dans l’analyse des liens entre l’espace et le contexte socio-économique de création. Il analyse la manière dont le film d’animation Aya de Yopougon met en scène le « miracle économique ivoirien » des années 70. L’article s’intéresse aux plans de situation utilisés dans le film pour illustrer le contexte socio-économique de l’époque, ainsi qu’aux différentes techniques de mise en scène déployées pour représenter cette période glorieuse de la Côte d’Ivoire. Cette étude met en lumière les corrélations entre l’espace filmique et l’imaginaire social, et questionne le rôle des productions cinématographiques dans la construction de la mémoire collective. L’analyse sémiologique du film Aya de Yopougon conclut que les plans de situation sont utilisés pour montrer la croissance rapide de la ville d’Abidjan avec la construction d’infrastructures routières et immobilières, la naissance d’une aristocratie locale et la popularité des produits importés.
Abstract: This article is part of the theme of the representation of spaces in literary and artistic works, and more particularly in the analysis of the links between space and the socio-economic context of creation. It analyzes the way in which the animated film Aya de Yopougon depicts the “Ivorian economic miracle” of the 1970s. The article focuses on the situation plan used in the film to illustrate the socio-economic context of the era, as well as the different staging techniques deployed to represent this glorious period of Côte d’Ivoire. This study highlights the correlations between film space and the social imagination, and questions the role of cinematographic productions in the construction of collective memory. The semiological analysis of the film Aya de Yopougon concludes that the situation plan are used to show the rapid growth of the city of Abidjan with the construction of road and real estate infrastructure, the birth of a local aristocracy and the popularity of products imported.
GUEYE Yoro Emmanuel
Résumé : Autour du sceau de la modernité, l’imagination créatrice investit la matière exonérée des rituels mystificateurs du modelage traditionnel africain. La quête effrénée de conformité au réel naturel permet à Koffi Donkor d’élever à la dignité artistique la statuaire monumentale avec un talent exceptionnel. Son ingéniosité manuelle fait sienne une pensée novatrice qui s’accommode d’une résonance implacable de vérité sculpturale.
Abstract: Around the seal of modernity, creative imagination invests the material exempt from the mystifying rituals of traditional African modeling. The frantic quest for conformity to natural reality allows Koffi Donkor to raise monumental statuary to artistic dignity with exceptional talent. His manual ingenuity embraces innovative thinking that puts up with an implacable resonance of sculptural truth.
YOKORE Zibé Nestor
Résumé : Les interjections expriment à l’état brut, un sentiment plus ou moins vif du locuteur. « C’est l’expression comme irrésistible d’une sensation ou d’un sentiment (tristesse, joie) ces mots-phrases (les interjections) équivalent à des phrases exclamatives. Les principaux mots-phrases de ce type sont : hélas, Bravo, Merde, » (M. Grevisse, P.1567). Les interjections sont donc chargées de véhiculer certaines émotions ou certains ressentiments dont le sujet parlant tente de transférer le vécu chez autrui. La syntaxe de la langue française est envahie par des formes linguistiques directes que sont les interjections utilisées par Adiaffi dans ses écrits. Il y a donc une insertion de mots issus des langues locales que sont l’Akan et le malinké dans le français utilisé par Adiaffi. Dans la majorité des cas, en littérature africaine et ivoirienne en particulier, cette insertion de mots se fait de façon didactique comme pour ajouter de nouveaux mots au français et préparer leur acceptation. Ces apports permettent aussi de donner un dynamisme à la langue littéraire, permettant ainsi d’inscrire le lecteur dans le contexte du récit mais aussi de traduire l’état affectif du locuteur.
Mots-clés : interjection, sentiments, émotions, affectivité, dynamisme.
INTERJECTIONS AND THE EXPRESSION OF AFFECTIVITY IN JEAN-MARIE ADIAFFI’S CARTE D’IDENTITE
Abstract : Interjections express in their raw state, a more or less vivid feeling of the speaker. « It is the expression as irresistible of a sensation or a feeling (sadness, joy) these phrase words (interjections) are equivalent to exclamatory sentences. The main phrase words of this type are: alas, Bravo, Merde, » (M. Grevisse, P.1567). Interjections are therefore responsible for conveying certain emotions or certain resentments whose experience the speaking subject tries to transfer to others. The syntax of the French language is invaded by direct linguistic forms that are the interjections used by Adiaffi in his writings. There is therefore an insertion of words from the local languages that are Akan and Malinke in the French used by Adiaffi. In most cases, in African and Ivorian literature in particular, this insertion of words is done in a didactic way as if to add new words to French and prepare their acceptance. These contributions also make it possible to give dynamism to the literary language, thus making it possible to place the reader in the context of the story but also to translate the emotional state of the speaker.
Keywords : interjection, feelings, emotions, affectivity, dynamism.
SOUPE Lou Touboué Jacqueline
Résumé : Les interjections expriment à l’état brut, un sentiment plus ou moins vif du locuteur. « C’est l’expression comme irrésistible d’une sensation ou d’un sentiment (tristesse, joie) ces mots-phrases (les interjections) équivalent à des phrases exclamatives. Les principaux mots-phrases de ce type sont : hélas, Bravo, Merde, » (M. Grevisse, P.1567). Les interjections sont donc chargées de véhiculer certaines émotions ou certains ressentiments dont le sujet parlant tente de transférer le vécu chez autrui. La syntaxe de la langue française est envahie par des formes linguistiques directes que sont les interjections utilisées par Adiaffi dans ses écrits. Il y a donc une insertion de mots issus des langues locales que sont l’Akan et le malinké dans le français utilisé par Adiaffi. Dans la majorité des cas, en littérature africaine et ivoirienne en particulier, cette insertion de mots se fait de façon didactique comme pour ajouter de nouveaux mots au français et préparer leur acceptation. Ces apports permettent aussi de donner un dynamisme à la langue littéraire, permettant ainsi d’inscrire le lecteur dans le contexte du récit mais aussi de traduire l’état affectif du locuteur.
Mots-clés : interjection, sentiments, émotions, affectivité, dynamisme.
INTERJECTIONS AND THE EXPRESSION OF AFFECTIVITY IN JEAN-MARIE ADIAFFI’S CARTE D’IDENTITE
Abstract : Interjections express in their raw state, a more or less vivid feeling of the speaker. « It is the expression as irresistible of a sensation or a feeling (sadness, joy) these phrase words (interjections) are equivalent to exclamatory sentences. The main phrase words of this type are: alas, Bravo, Merde, » (M. Grevisse, P.1567). Interjections are therefore responsible for conveying certain emotions or certain resentments whose experience the speaking subject tries to transfer to others. The syntax of the French language is invaded by direct linguistic forms that are the interjections used by Adiaffi in his writings. There is therefore an insertion of words from the local languages that are Akan and Malinke in the French used by Adiaffi. In most cases, in African and Ivorian literature in particular, this insertion of words is done in a didactic way as if to add new words to French and prepare their acceptance. These contributions also make it possible to give dynamism to the literary language, thus making it possible to place the reader in the context of the story but also to translate the emotional state of the speaker.
Keywords : interjection, feelings, emotions, affectivity, dynamism.
Axe 2: DÉFIS DU DÉVELOPPEMENT ARTISTIQUE ET CULTUREL
ATTADE Kouakou Faustin
Résumé : En Côte d’Ivoire, l’architecture d’intérieur durable se distingue comme un mouvement prometteur, alliant responsabilité environnementale et valorisation du patrimoine culturel. Cette approche privilégie l’utilisation de matériaux locaux, l’optimisation de l’éclairage naturel et de la ventilation, et une gestion efficace de l’eau et de l’énergie. L’objectif de cette étude est d’explorer le potentiel de l’architecture d’intérieur durable comme vecteur de l’art et de la culture en Côte d’Ivoire, en adoptant une approche qualitative basée sur l’analyse de cas d’études et des entretiens avec des professionnels du domaine. Les résultats devraient démontrer que cette architecture favorise la réduction de l’impact environnemental, la préservation des savoir-faire ancestraux, la création d’espaces intérieurs uniques et identitaires, le développement local, et la promotion de l’image de la Côte d’Ivoire à l’international. Le cadre théorique s’appuie sur les concepts de l’architecture durable, du patrimoine culturel et artistique, et du développement local.
Abstract: In Côte d’Ivoire, sustainable interior architecture stands out as a promising movement, which combines environmental responsibility and the promotion of cultural heritage. This approach promotes the use of local materials, optimization of natural light and ventilation, as well as efficient water and energy management. The objective of this study is to explore the potential of sustainable interior architecture as a vector of art and culture in Côte d’Ivoire, by adopting a qualificative approach based on the analysis of case studies and interviews with professionals in the field. The results should demonstrate that this architecture promotes the reduction of environmental impact, the preservation of ancestral know-how, the creation of unique interior spaces with identity, local development, and the promotion of the Côte d’Ivoire internationally. The theoretical framework is based on the concepts of sustainable architecture, cultural and artistic heritage, and local development.
GBLIGA née AGBA Djoman Cynthia
Résumé : En Côte d’Ivoire précisément à Abidjan le milieu de l’art est en effervescence. Ce pays a su tirer profit de son avantage non négligeable hérité du brassage culturel, faisant de lui une terre de référence en matière de culture. Malheureusement, l’art moderne et contemporain en Côte d’Ivoire surtout les arts plastiques en particulier, sont moins connus et peu développés faute de communication. La méthodologie adoptée pour l’atteinte des résultats s’appuie sur la recherche documentaire, qualitative et l’observation. Il ressort de l’étude, qu’il appartient alors à la communication de jouer un rôle prépondérant dans la valorisation des arts plastiques en Côte d’Ivoire. Les résultats ainsi obtenus incitent à la prise de conscience des artistes qui doivent solliciter les communicateurs afin de communiquer par tous les moyens techniques de la communication sur les arts plastiques, en vue d’impliquer la population et l’opinion publique à son développement et pleinement à l’essor global du pays.
Abstract: In Ivory Coast, specifically in Abidjan, the art world is in turmoil. This country has been able to take advantage of its significant advantage inherited from cultural mixing, making it a land of reference in terms of culture. Unfortunately, modern and contemporary art in Ivory Coast, such as the plastic arts in particular, are less known and underdeveloped due to lack of communication. The methodology adopted to achieve results is based on documentary, qualitative research and observation. It emerges from the study that it is up to communication to play a leading role in promoting the visual arts in Ivory Coast. The results thus obtained encourage the awareness of artists who must solicit communicators in order to communicate by all technical means of communication on the plastic arts, with a view to involving the population and public opinion in its development and fully to the overall development of the country.
TANOH Levergore
Résumé : Chef-lieu de la région du Gbêkê, la ville de Bouaké a été l’épicentre de la crise militaro-politique que la Côte d’Ivoire a connu en 2002. Cette situation a considérablement fragilisé les structures de la vie sociale en général et l’organisation des activités culturelles en particulier. Plusieurs espaces dédiés à la pratique culturelle sont fermés ou n’existent que de nom depuis quelques années. La fonctionnalité des équipements est une problématique essentielle dans les défis du développement surtout pour une cité qui s’est distingué par le passé comme un pôle de rayonnement culturel. Le centre culturel Jacques Aka, construit pour abriter les manifestations culturelles, existe depuis 1971 mais n’a qu’une capacité d’accueil de 442 places. Pour une ville dont la population est estimée à 832 371 habitants (RGPH, 2021), cela parait insuffisant. L’exploitation du potentiel culturel de cette ville carrefour, lieu de rencontre de nombreuses communautés, peut constituer un élément majeur de sa dynamique sociale et économique.
Abstract : Bouaké, the capital of the Gbêkê region, was the epicentre of the military-political crisis that Côte d’Ivoire experienced in 2002. This situation significantly weakened the structures of social life in general and the organisation of cultural activities in particular. Several spaces dedicated to cultural practice have been closed or have existed only in name for a few years. The functionality of facilities is a critical issue in the challenges of development, especially for a city that has distinguished itself in the past as a hub of cultural influence. The Jacques Aka cultural centre, built to house cultural events, has been in existence since 1971 but has a capacity of only 442 seats. For a city with an estimated population of 832,371 (RGPH, 2021), this seems insufficient. Exploiting the cultural potential of this crossroads city, a meeting place for many communities, could be a major element of its social and economic dynamism.
FAHET Tcheouhin Faustin
Résumé : Le système de langage de l’art africain notamment la sculpture africaine rime avec un symbolisme tributaire d’un fonctionnalisme existentiel, réaliste et naturaliste. La question est de savoir comment ce système de langage, malgré les détournements linguistiques a tenu sa relation à sa réalité, à ses outils et à son contexte d’expression face aux injonctions langagières du colonialisme et du néocolonialisme. L’idée est de montrer cette dialectique du sens à la légitimité du discours intemporel de l’art africain face au caractère temporel du langage de l’ailleurs. La présente recherche vise à montrer la dimension intemporelle du langage de la sculpture africaine face au système linguistique de communication qui varie de sens et de logique. L’objectif est de montrer que le système de langage de l’art africain transcende la réalité du système linguistique de communication tel qu’il est établi en préservant la dynamique de l’interaction forme-contenu et système symbolique qui participent de son mode d’expression langagier. La démarche consiste à montrer d’une part, que malgré les mutations, les vols et les déportations, le système de langage de l’art africain en même temps qu’il pérennise son contenu de message, s’affranchit des réalités temporelles pour se reconnecter à son univers africain, d’autre part, le contenu de message du discours de l’art africain tire sa légitimité de sa totalité en tant que système de communication structurée avec un contenu normatif, lié à une forme achevée de son altérité en tant que la jonction d’une forme d’image et de langage identitaire.
Abstract: The language system of African art, particularly African sculpture, rhymes with existential and realistic symbolism. The question is how this language system, despite its linguistic diversions, has maintained its relationship with its reality, its tools and its context of expression in the face of the linguistic injunctions of colonialism and neo-colonialism. The idea is to show this dialect of meaning to the legitimacy of the timeless discourse of African art in the face of the temporal character of the language of elsewhere. This research aims to show the timeless dimension of the language of African sculpture in the face of the linguistic system of communication, which varies in meaning and logic. The aim is to show that the language system of African art transcends the reality of the linguistic system of communication as it is established by preserving the dynamics of the interaction of form – content – and symbolic system that are part of its mode of linguistic expression. The approach consists of showing on the one hand that despite mutations, thefts and deportations, the language system of African art, while perpetuating its message content, frees itself from temporal realities in order to reconnect with its African universe, secondly, to show that the message content of the discourse of African art derives its legitimacy from its totality as a system of structured communication with a normative content, linked to a completed form of its otherness as the junction of a form of image and language of identity.
MABA Tagbo Victor
Résumé : Dans la typologie des alliances entre les peuples, l’alliance matrimoniale, à l’instar de toutes les autres, joue aussi un rôle important dans la construction des solidarités. Celle liant les peuples dida et avikam se distingue comme un moyen de rapprochement de ces deux peuples. Dans son processus d’émission, elle est un exemple d’unification collective. Elle active une proximité relationnelle entre ces deux peuples telle qu’elle permet de construire entre eux, des liens d’entraide et de convivialité. Conçue au départ, pour assouvir les besoins primaires de chaque communauté, elle s’est transformée avec le temps, pour établir entre elles, un contact stratégique qui leur permet de se fréquenter et de se percevoir depuis lors, comme une entité indivisible. L’objet de cette étude consistera donc à présenter l’histoire de cette alliance et de déterminer les éléments constitutifs de l’intégration des deux communautés.
Abstract: In the typology of the alliances beween peoples, the matrimonial alliance, like all the others, also plays an important role in the construction of the solidarities. The alliance between the Dida and Avikam peoples stands out as a means of bringing these two peoples closer together. In the way it issued, it is an example of collective unification. It fosters close relations thes two peoples, enabling them to buid bonds of mutual support and friendship. Initially designed to satisfy the primary needs of each community, it as evolved over time to establish a strategic contact between them, enabling them to socialise and to see each other as an indivisible entity. The purpose of this study is therefore to present the history of this alliance and to determine the constituent elementsof the integration of the two communities.
OUATTARA Brahima
Résumé : La pénétration coloniale française en Côte d’Ivoire ne fut pas sans conséquence sur le plan culturel. Comme des butins de guerre, des tambours, des masques, des objets culturels furent brulés, détruits ou emportés. Outre l’extorsion par la violence ou l’achat forcé comme moyens de collecte des biens culturels, cet article a pour objectif de révéler le rôle joué par massa, un culte anti-sorcier appelé encore le mythe de la corne comme un canal de collecte, au profit des missionnaires religieux, des marchands d’œuvre d’art et des anthropologues blancs. Par l’intermédiaire d’un fétiche, comment des occidentaux ont-ils été à l’origine de la déstabilisation et du rapatriement des biens sénoufos, vers les musées européens ? Après avoir parcouru des productions scientifiques sur massa et exploité la source orale, nous avons tenté de conduire cette étude qui s’articule autour de trois axes : le premier évoque l’environnement culturel, le précurseur et les circonstances de l’avènement de massa, le second met l’accent sur l’impact de ce culte anti-sorcier sur le monde sénoufo ivoirien ; le troisième dévoile les enjeux mercantiles en lien avec le passage du mythe de la corne dans le nord ivoirien.
Abstract: French colonial penetration of Côte d’Ivoire was not without cultural conséquences. Like spoils of war, drums, masks and cultural objects were burnt, destroyed or taken away. In addition to extortion through violence or forced purchase as a means of collecting cultural goods, this article aims to reveal the role played by massa, an anti-sorcery cult also known as the myth of the horn, as a collection channel, for the benefit of religious missionaries, art dealers and white anthropologists. Through the intermediary of a fetish, how were Westerners behind the destabilisation and repatriation of Senufo goods to European museums? After examining the scientific literature on massa and exploiting oral sources, we have attempted to conduct this study, which is structured around three themes: the first deals with the cultural environment, the precursor and the circumstances surrounding the advent of massa; the second focuses on the impact of this anti-sorcery cult on the Ivorian Senufo world; and the third reveals the mercantile stakes involved in the passage of the myth of the horn to the north of Côte d’Ivoire.
SORO Batjeni Kassoum
Résumé : Le djétamani est l’apprentissage du jeu du balafon des Sénoufo de Côte d’Ivoire appelé communément djéguélé. Autrefois, le djétamani obéissait à un processus et à des règles. Aujourd’hui, du fait des diverses mutations que connaît le monde en général et la société sénoufo en particulier, l’apprentissage du jeu du djéguélé ne respecte plus le processus originel et les normes qui le régissaient. Ces changements portent principalement sur le mode du choix de l’apprenti joueur et du maître formateur ainsi que sur le système de formation. Cette situation génère une catégorie de joueurs formés au rabais. La présente étude s’appuie sur l’hypothèse que les changements intervenus dans le djétamani en pays sénoufo impactent la qualité de la formation et du jeu des praticiens. L’étude a pour but d’identifier ces changements de même que leurs impacts sur la qualité de la formation et du jeu de l’instrument. Elle résulte d’une recherche de terrain menée dans la région du Poro avec pour chef-lieu Korhogo, et a été conduite au moyen de l’analyse de contenu privilégiant une approche qualitative. Les sources orales ont été collectées grâce à des entretiens individuels réalisés avec des maîtres et des apprentis balafonistes. Le corpus a été constitué à partir d’enregistrements audio, audiovisuels et de documents écrits. L’étude aura permis de montrer les changements intervenus dans le djétamani ainsi que leurs répercussions sur la qualité de la pratique du djéguélé.
Abstract: Djétamani is the playing learning of the Côte d’Ivoire’s Senoufo balafon, commonly known as djéguélé . In the past, djétamani obeyed a set process and rules. Today, as a result of the various changes taking place in the world in general and in Senoufo society in particular, learning to play the djéguélé no longer respects the original process and the rules that governed it. These changes mainly concern the way in which the apprentice player and master trainer are chosen, as well as the training system. This situation is generating a category of players trained on the cheap. The present study is based on the hypothesis that changes in djétamani in Senoufo area have an impact on practitioners’ quality of training and playing. The aim of the study is to identify these changes and their impact on the instrument’s training and playing quality. It is the result of field research carried out in the Poro region, with Korhogo as its capital city, and was conducted using a qualitative content analysis approach. Oral sources were collected through individual interviews with balafon masters and apprentices. The corpus was compiled from audio and audiovisual recordings and written documents. The study shows the changes that have taken place in djétamani and their repercussions on the quality of djéguélé practice.
DIBI Tié Lou Nayié Virginie
Résumé : La documentation muséographique est l’un des piliers de toute institution muséale, pour donner vie aux collections en les dotant d’informations susceptibles de les interpréter, les comprendre, les localiser, les préserver, les valoriser et les sécuriser du trafic illicite. Le Musée des Civilisations de Côte d’Ivoire (MCCI), depuis 2012, a bénéficié de l’appui de l’Ecole du Patrimoine Africain (EPA) du Bénin pour redynamiser son système de documentation. Cette opération a permis de dénombrer plus de 15 000 pièces dont 524 pièces archéologiques. Parmi ces pièces archéologiques, 219 pierres sculptées de Gohitafla ont été dénombrées dans le cadre du présent article. Il s’agit de faire un état des lieux de la documentation muséographique de la collection des pierres sculptées de Gohitafla du MCCI, en vue de le doter d’un système de documentation efficace pour cette collection. Par le recours de l’approche qualitative et l’observation in-situ, il résulte que la collection des pierres sculptées de Gohitafla du MCCI ne dispose pas d’une documentation muséographique qui réponde suffisamment aux normes internationales. Cette situation affecte la bonne gestion et la valorisation de cette collection.
Abstract: Museum documentation is one of the pillars of any museum institution, to bring collections to life by providing them with information capable of interpreting them, understanding them, locating them, preserving them, promoting them and securing them from illicit trafficking. The Museum of Civilizations of Côte d’Ivoire (MCCI), since 2012, has benefited from the support of the African Heritage School (EPA) of Benin to revitalize its documentation system. This operation made it possible to count more than 15,000 pieces including 524 archaeological pieces. Among these archaeological pieces, 219 sculpted stones from Gohitafla were counted in the context of this article. This involves making an inventory of the museographic documentation of the Gohitafla sculpted stones collection of the MCCI, with a view to providing it with an effective documentation system for this collection. Through the use of the qualitative approach and in-situ observation, it results that the collection of sculpted stones of Gohitafla of the MCCI does not have museographic documentation which sufficiently meets international standards. This situation affects the good management and promotion of this collection.
MEMEL Yooul Silvie
Résumé : Le musée africain subsaharien joue un rôle essentiel dans la préservation et la valorisation du patrimoine culturel des nations postcoloniales. Il constitue un espace symbolique où passé, présent et avenir se rencontrent, particulièrement dans des sociétés en quête de réconciliation avec leur histoire coloniale. Cependant, cette mission est loin d’être unanimement acceptée, et les musées africains subsahariens sont confrontés à des tensions internes et externes qui entravent leur légitimité et leur efficacité. Dès lors, une question se pose : comment ces musées peuvent-ils surmonter les tensions entre tolérance et rejet dans la conscience collective nationale ? D’un côté, ces institutions sont perçues comme des espaces de reconnaissance et d’éducation, essentiels pour rétablir une fierté nationale et promouvoir un récit décolonisé. De l’autre, elles souffrent de critiques sur leur rôle, leur légitimité et leur capacité à répondre aux attentes d’un public hétérogène, souvent tiraillé entre des enjeux identitaires, socio-économiques et mémoriels. Une des raisons principales de ce rejet réside dans les limitations structurelles et financières des musées africains subsahariens : manque de ressources humaines qualifiées, budgets insuffisants et infrastructures héritées de la période coloniale, inadaptées aux besoins contemporains. Cette analyse soulève l’objectif de repositionner les musées africains subsahariens comme des espaces véritablement inclusifs, capables de refléter les aspirations des communautés locales. Pour ce faire, il est crucial de repenser les stratégies de gestion, de modernisation et de médiation culturelle. En dépassant les contraintes matérielles et en renforçant leur ancrage social, ces musées peuvent jouer un rôle clé dans la réconciliation et la construction d’une identité nationale partagée.
Abstact : The Sub-Saharan African museum plays a key role in preserving and promoting the cultural heritage of postcolonial nations. It serves as a symbolic space where the past, present, and future converge, particularly in societies seeking reconciliation with their colonial history. However, this mission is far from universally accepted, and Sub-Saharan African museums face both internal and external tensions that hinder their legitimacy and effectiveness. A central question arises: how can these museums overcome the tensions between tolerance and rejection in the national collective consciousness? On one hand, these institutions are seen as spaces of recognition and education, essential for restoring national pride and promoting a decolonized narrative. On the other hand, they suffer criticism regarding their role, legitimacy, and ability to meet the expectations of a heterogeneous audience, often caught between identity, socio-economic, and memorial issues. One of the main reasons for this rejection lies in the structural and financial limitations of Sub-Saharan African museums: lack of qualified human resources, insufficient budgets, and colonial-era infrastructures ill-suited to contemporary needs. This analysis aims to reposition Sub-Saharan African museums as truly inclusive spaces capable of reflecting the aspirations of local communities. To achieve this, it is crucial to rethink management, modernization, and cultural mediation strategies. By overcoming material constraints and strengthening their social anchoring, these museums can play a pivotal role in reconciliation and the construction of a shared national identity.
Axe 3: PERSPECTIVES ARTISTIQUES ET CULTURELLES
AMANI Eba Elisabeth née KROU & SILUE Nonfara Aliatou
éclore dans nos pays en émergence. Connu sous l’appellation d’Activités d’Expressions et de Créations (AEC) en Côte d’Ivoire et enseignée au CAFOP, l’AEC fait partie de la politique éducative du pays. Cependant une observation menée, a montré que les activités artistiques et culturelles des élèves ne se font en général qu’à l’occasion de journée spécifique dédiée, appelée journée culturelle ou le mardi gras. A l’issu d’une étude menée auprès d’éducateurs, d’enseignants au CAFOP et du primaire, nous avons noté les obstacles spécifiques liés à l’insuffisante dans la réalisation d’activités d’EAC. Et nous avons recueilli également des suggestions concrètes en vue de sa redynamisation. Nous nous sommes appuyées sur les théories de l’apprentissage social de Albert BANDURA et celle socioculturelle de Lev VYGOTSKY pour comprendre et servir de cadres théoriques afin d’évaluer les enjeux et les perspectives à envisager pour une intégration parfaite de l’éducation artistique et culturelle des enfants en milieu scolaire en Côte d’Ivoire.
Abstract: If EAC has proven itself in northern countries, it is still struggling to take off in our emerging countries. Known as Expression and Creation Activities (AEC) in Ivory Coast and taught at CAFOP, AEC is part of the country’s educational policy. However, an observation carried out showed that students’ artistic and cultural activities are generally only carried out on a specific dedicated day, called cultural day or Shrove Tuesday. Following a study conducted among educators, teachers at CAFOP and primary school, we noted the specific obstacles linked to the insufficient implementation of EAC activities. And we also collected concrete suggestions for its revitalization. We relied on the social learning theories of Albert BANDURA and the sociocultural theories of Lev VYGOTSKY to understand and serve as theoretical frameworks to assess the issues and perspectives to be considered for a perfect integration of artistic and cultural education of children in schools in Ivory Coast.
N’GORAN Andromy Thomas
Résumé : Par leur richesse informationnelle et leur portée historique, les archives jouent un rôle fondamental dans la construction d’une narrative culturelle inclusive en Côte d’Ivoire. Elles offrent une fenêtre unique sur les diverses couches de l’histoire et des cultures du pays, permettant ainsi de refléter une image complète et diversifiée de la société ivoirienne. L’exploitation des archives dans un contexte culturel inclusif contribue non seulement à la reconnaissance et à la valorisation des différentes communautés, mais aussi à la réconciliation nationale et à la construction de l’identité collective. Face aux défis de l’exclusion et de la marginalisation de certaines histoires et mémoires dans les narrations dominantes, il est essentiel que les archives soient accessibles et utilisées pour élaborer des récits qui embrassent toute la diversité de la Côte d’Ivoire. Cela nécessite une politique délibérée de préservation, de numérisation et de diffusion des archives, pour garantir que toutes les voix soient entendues. La démarche vers une utilisation inclusive des archives implique donc une collaboration étroite entre historiens, archivistes, décideurs et communautés pour créer des espaces de dialogue et de compréhension mutuelle à travers le prisme de l’histoire partagée.
Abstract: Due to their informational richness and historical scope, archives play a fundamental role in building an inclusive cultural narrative in Côte d’Ivoire. They provide a unique window into the various layers of the country’s history and cultures, thereby reflecting a complete and diversified image of Ivorian society. The use of archives in an inclusive cultural context contributes not only to the recognition and valorisation of different communities but also to national reconciliation and the construction of collective identity. Faced with the challenges of exclusion and marginalisation of certain histories and memories in dominant narratives, it is essential that archives are accessible and utilised to develop stories that embrace the full diversity of Côte d’Ivoire. This requires a deliberate policy of preservation, digitisation, and dissemination of archives, to ensure that all voices are heard. The move towards inclusive use of archives thus involves close collaboration among historians, archivists, policymakers, and communities to create spaces for dialogue and mutual understanding through the prism of shared history.
ATTOUNGBRE Kouadio Félix
Résumé : Si les artistes et les autres professionnels de la musique ivoirienne sont fréquemment amenés à mettre en place des actions marketing pour la promotion et la commercialisation de leurs différents produits musicaux, il existe encore peu d’artistes musiciens et leurs entourages qui maitrisent toute la problématique du marketing musical avec ses nombreux domaines d’application. En effet, les enjeux de ce marketing apparaissent aujourd’hui importants pour les artistes : émerger face à une offre pléthorique et hétérogène d’œuvres musicales, convaincre les producteurs, proposer une expérience musicale forte aux auditeurs et aux spectateurs, maitriser en partie l’image transmise par les médias, créer une relation dynamique et durable avec les fans, sont autant de démarches stratégiques générées par le marketing musical. Cet article fait dans un premier temps, l’état des lieux de l’application de ce marketing dans le show-business ivoirien, puis se focalise dans un second temps, sur la mise en place de nouvelles démarches marketing qui constituent des propositions judicieuses faites aux artistes et/ou aux groupes artistiques. Celles-ci viennent éclairer leurs lanterne de sorte à pouvoir développer des stratégies de communication pour l’amélioration de leur notoriété afin d’augmenter leurs parts pécuniaires sur le marché des arts du spectacle et particulièrement celui de l’industrie musicale en Côte d’Ivoire.
Abstract : While artists and other professionals in Ivorian music are frequently required to implement marketing actions for the promotion and marketing of their various musical products, there are still few musician artists and their entourages who master the entire issue of musical marketing with its many fields of application. Indeed, the challenges of this marketing appear important today for artists: emerging in the face of a plethora of heterogeneous musical works, convincing producers, offering a strong musical experience to listeners and spectators, partially controlling the image transmitted by the media, creating a dynamic and lasting relationship with fans, are all strategic approaches generated by musical marketing. This article first takes stock of the application of this marketing in Ivorian show business, then focuses on the implementation of new marketing approaches that constitute judicious proposals made to artists and/or artistic groups. These come to enlighten their lantern so as to be able to develop communication strategies for the improvement of their notoriety in order to increase their financial shares on the market of the performing arts and particularly that of the music industry in Ivory Coast.
N’GUESSAN Gnéhoua Jean-Claude
LA SYSTEMATIQUE INTERNE, BASE DE THEORISATION DU PROCESSUS COMPOSITIONNEL : CAS DU XYLOPHONE DJOMOLO
Résumé : La pratique instrumentale africaine malheureusement est la discipline qui connaît des difficultés majeures car un grand nombre d’instruments baignent encore dans la civilisation de l’oralité dès lors où il n’existe pratiquement pas de formules pouvant permettre la notation de ses réalités musicales. L’absence de système de notation ne permet pas de ressortir tous les procédés structurels et compositionnels de cet instrument compte tenu. Les règles notationnelles qui sous-tendent la musique occidentale ne s’appliquant toujours pas aux pratiques musicales africaines, il se pose alors la problématique de leur adaptation ou leur réinvention. Pour ce faire, l’exemple du discours scientifique déterminant les fondements musicaux du xylophone djomlo en est une illustration parfaite. Ainsi, grâce à ce système de notation mis en place pour cet instrument, nous avons pu découvrir ses fondements harmoniques. In fine, cette étude permet de sortir de l’oralité, ce mythique instrument du peuple baoulé et de participer à la fois, à la modernisation et au développement de la création musicale patrimoniale de la Côte d’Ivoire.
Abstract: African instrumental practice unfortunately is the discipline that faces major difficulties because a large number of instruments are still immersed in the civilization of orality since there are practically no formulas that can allow the notation of its musical realities. The absence of a notation system does not allow to bring out all the structural and compositional processes of this instrument taking into account. The notational rules that underlie Western music still do not apply to African musical practices, the problem of their adaptation or reinvention then arises. To do this, the example of the scientific discourse determining the musical foundations of the djomlo xylophone is a perfect illustration. Thus, thanks to this notation system set up for this instrument, we were able to discover its harmonic foundations. Ultimately, this study allows us to get out of orality, this mythical instrument of the Baoulé people and to participate at the same time in the modernization and development of the heritage musical creation of Côte d’Ivoire.
KOUAME Koumi Christian
Résumé : Alors qu’ « importé des sociétés américaines et européennes par la jeunesse africaine, le Rap est en passe de devenir l’une des formes d’expression de l’identité culturelle de cette jeunesse » (N’GUETTIA Martin Kouadio, 2011, p.631). Une décennie après, ce constat est tout à fait plausible d’autant plus que le Rap en Côte d’Ivoire a outrepassé l’idée d’une tendance éphémère ou d’une simple réceptivité d’une culture exogène. Le Rap s’est tropicalisé. On assiste à une incorporation d’éléments culturels propres à l’imaginaire africain en général, et, ivoirien en particulier. Dès lors, on parle de plus en plus d’un Rap ivoirien. En même temps qu’on peut prétendre à une transculturalité musicale en Côte d’Ivoire à travers l’émergence de ce Rap, cette nouvelle forme d’expression musicale hybride peut être réutilisée comme un moyen de diplomatie culturelle. Partant de ce postulat, l’étude vise à présenter, à travers l’exemple de Rap, le potentiel transculturel musical de la Côte d’Ivoire comme un atout majeur pour renforcer sa politique culturelle extérieure. Les résultats de l’étude sont consécutifs d’une part, à des investigations documentaires et, d’autre part, à des analyses musicales.
Abstract: As « imported from American and European societies by African youth, Rap is on the verge of becoming one of the forms of cultural expression for this youth » (N’GUETTIA Martin Kouadio, 2011, p.631). A decade later, this observation remains quite plausible, especially considering that Rap in Côte d’Ivoire has transcended the notion of a fleeting trend or mere receptivity to an external culture. Rap has become tropicalized, incorporating elements specific to the African, and particularly Ivorian, imagination. Consequently, there is an increasing reference to Ivorian Rap. While one might argue for musical transculturality in Côte d’Ivoire through the emergence of this Rap, this new hybrid form of musical expression could also be leveraged as a tool for cultural diplomacy. Based on this premise, the study aims to present, through the example of Rap, the transcultural musical potential of Côte d’Ivoire as a major asset for strengthening its foreign cultural policy. The results of the study are derived, on the one hand, from documentary research and, on the other hand, from musical analysis.
OUATTARA Kignema Louis
Résumé : Le théâtre ivoirien, en dépit des nombreux efforts consentis par les créateurs, les organisations d’animation culturelle et les autorités en charge de la Culture, est à la recherche d’un nouveau souffle. Cette communication se veut une force de réflexion qui propose de tirer avantage de l’expérience du théâtre-forum, une expérience théâtrale qui a fait ses preuves au Brésil, en France et au Burkina Faso. L’intérêt scientifique de notre réflexion est d’ouvrir le théâtre ivoirien à cet art dramatique singulier afin de lui redonner une vitalité novatrice tant aux niveaux esthétique et pratique que du point de vue de l’opportunité d’une positive influence éducationnelle sur une jeunesse ivoirienne confrontée aux défis de la massification et des revers du développement. Bien plus, elle élargie le champ artistique dynamique du théâtre-forum en lui imprimant un cachet culturel ivoirien.
Abstract : Ivorian theater, despite the numerous efforts made by creators, cultural organizations and the authorities in charge of Culture, is looking for a new lease of life. This communication is intended to be a force for reflection which proposes to take advantage of the experience of forum theater, a theatrical experience which has proven itself in Brazil, France and Burkina Faso. The scientific interest of our reflection is to open the Ivorian theater to this singular dramatic art in order to give it an innovative vitality both at the aesthetic and practical levels and from the point of view of the opportunity for a positive educational influence on young people. Ivorian woman faced with the challenges of massification and setbacks to development. Even more, it broadens the dynamic artistic field of forum theater by giving it an Ivorian cultural character.
MOMINE Sadia Roland
Résumé : À l’ère du numérique, les technologies et les supports médiatiques se développent constamment, proposant un choix novateur et de possibilités multiples. C’est dans ce contexte que l’Intelligence Artificielle (IA) fait son apparition. Cette dernière, capable de recueillir, de développer des données et d’en tirer le choix le plus pertinent, vient à son tour menacer le processus de création artistique, voire le rôle même de l’artiste. Bien que le rôle de cette technologie dans les arts suscite des inquiétudes profondes, il convient d’évaluer les réels apports de l’IA sur la création artistique. La méthodologie adoptée pour l’atteinte des résultats s’appuie sur la recherche documentaire, iconographique et des expériences pratiques réalisées en laboratoire scientifique sur l’Intelligence Artificielle (IA). Il ressort de l’étude, la complémentarité, le lien étroit qui existe entre l’Intelligence Artificielle (IA) et les Arts Plastiques ainsi que l’impact réel de cette innovation technologique dans la dynamisation, la modernisation et le développement de l’art contemporain dans le paysage artistique et socio-culturel notamment en Côte d’Ivoire. Cette contribution se traduit par la promotion de la digitalisation des œuvres artistiques et la proposition d’une nouvelle maquette pédagogique incluant l’Intelligence Artificielle (IA) dans le milieu artistique.
Abstract: In the digital age, technologies and media platforms are constantly developing, offering innovative choice and multiple possibilities. It is in this context that Artificial Intelligence (AI) appears. The latter, capable of collecting and developing data and making the most relevant choice, in turn threatens the process of artistic creation, even the very role of the artist. Although the role of this technology in the arts raises deep concerns, it is necessary to evaluate the real contributions of AI to artistic creation. The methodology adopted to achieve the results is based on documentary and iconographic research and practical experiments carried out in a scientific laboratory on Artificial Intelligence (AI). What emerges from the study is the complementarity, the close link that exists between Artificial Intelligence (AI) and the Plastic Arts as well as the real impact of this technological innovation in the revitalization, modernization and development of art contemporary in the artistic and socio-cultural landscape, particularly in Ivory Coast. This contribution results in the promotion of the digitalization of artistic works and the proposal of a new educational model including Artificial Intelligence (AI) in the artistic environment.
GOH Tianet Yannick Emmanuel
Résumé : Cette étude explore les interactions entre l’intelligence artificielle générative (IAG) et la création artistique en Côte d’Ivoire. Pour ce faire, une approche mixte a été adoptée, combinant des méthodes qualitatives et quantitatives. La première phase a consisté en une étude documentaire et des expérimentations initiales avec des outils d’IAG, en vue de démontrer l’efficacité et la rapidité de ces technologies dans la génération de contenus artistiques et les tendances créatives. La deuxième phase a impliqué une étude empirique avec 100 participants représentatifs du secteur créatif ivoirien, afin de révéler une connaissance variable mais une utilisation limitée de l’IAG. Les résultats ont montré que l’IAG peut accélérer les processus créatifs et offrir de nouvelles perspectives artistiques, tout en soulevant des défis éthiques et culturels. En fin de compte, l’IAG peut être perçue comme un catalyseur d’innovation artistique en Côte d’Ivoire, à condition d’être intégrée de manière réfléchie et éthique. Des recherches futures sont nécessaires pour approfondir ces connaissances et adapter les recommandations aux évolutions technologiques.
Abstract: This study explored the interactions between generative artificial intelligence (GAI) and artistic creation in Côte d’Ivoire. To do so, a mixed approach was adopted, combining qualitative and quantitative methods. The first phase consisted of a documentary study and initial experiments with GAI tools, aiming to demonstrate the efficiency and speed of these technologies in generating artistic content and creative trends. The second phase involved an empirical study with 100 participants representative of the Ivorian creative sector, revealing variable knowledge but limited use of GAI. The results showed that GAI can accelerate creative processes and offer new artistic perspectives, while raising ethical and cultural challenges. Ultimately, GAI can be seen as a catalyst for artistic innovation in Côte d’Ivoire, provided it is integrated thoughtfully and ethically. Further research is needed to deepen this knowledge and adapt recommendations to technological developments.
ALIMAN Fabrice
Résumé
Les Éhotilé situés sur les rives de la lagune Aby sont un peuple akan lagunaire vivant au sud-est de la Côte d’Ivoire, dans la région du Sud-comoé, Département d’Adiaké. Des liens multiséculaires unissent ce peuple insulaire avec son environnement. Leur environnement, qu’ils ont su dompter et s’y adapter, est constitué de villages : Etuéboué, Akounougbé, M’braty, Assomlan, Mélékoukro, Eplémlan, de six (6) îles d’une superficie totale de 722,30 ha et de sites associés. Cinq (5) des six (6) îles, Assokomonobaha, Balouhaté, Elouamin, Méha et Nyamouan forment un bloc tandis que l’île sacrée Bosson Assohoun est isolée. Les sites associés sont des espaces aménagés ou non, dédiés depuis la fondation des villages éhotilé aux cultes des Monson. L’analyse des données recueillies sur le terrain a permis de comprendre que les Éhotilé sont matériellement associées à des traditions vivantes et à des croyances ayant une signification nécessitant leur sauvegarde pour leur transmission aux générations futures.
Abstract
The Éhotilé, located on the shores of the Aby Lagoon, are an Akan lagoon people living in the southeast of Côte d’Ivoire, in the Sud-Comoé region, Adiaké Department. Centuries-old ties unite this island people with their environment. Their environment, which they have mastered and adapted to, consists of villages: Etuéboué, Akounougbé, M’braty, Assomlan, Mélékoukro, Eplemlan, six (6) islands with a total area of 722.30 hectares, and associated sites. Five (5) of the six (6) islands—Assokomonobaha, Balouhaté, Elouamin, Méha, and Nyamouan—form a single block, while the sacred island of Bosson Assohoun is isolated. The associated sites are developed or undeveloped areas dedicated to Monson worship since the founding of the Éhotilé villages. The analysis of the data collected in the field has made it possible to understand that the Éhotilé are materially associated with living traditions and beliefs having a meaning requiring their preservation for their transmission to future generations.